Biélorussie ( Belarus)

TSIMAFEY DRANCHUK, MIKALAY ASTREYKA, ENIRA BRANIZKAYA, ALYAKSANDR SHALAYKA,
membres de l’ONG Partenariat, arrêtés et condamnés

En tant que membres de l’ONG PARTENARIAT, les militants
politiques Mikalay Astreyka, Enira Branizkaya,
Alyaksandr Shalayka, et Tsimafey Dranchuk ont
voulu surveiller les élections présidentielles qui ont eu lieu
en Biélorussie en mars 2006. Des semaines avant les élections,
des dirigeants du KGB ont perquisitionné et pillé
les bureaux
régionaux de
l’organisation,
puis ont arrêté
les quatre activistes
à Minsk, le
21 février 2006.
Ils sont détenus
depuis lors dans
un centre de
détention du
KGB à Minsk. Les
autorités ont
accusé les quatre
militants d’avoir
agi au nom d’une
organisation non
inscrite.
La cour de Justice a rendu son jugement le 4 août 2006 en
condamnant à des peines de prison allant de six mois à deux
ans les quatre membres de l’ONG biélorusse « Partenariat ».
Mikalay Astreyka a été condamné à 2 ans de prison, Tsimafey
Dranchuk 1 an, Alyaksandr Shalayka et Enira Branizkaya
6 mois. Compte tenu de leur détention déjà réalisée,
Alyaksandr Shalayka et Enira Branizkaya ont été libérés le 21
août 2006. Néanmoins, leurs camarades restent emprisonnés.

Pour plus d’informations, se référer au Communiqué de
Presse d’Amnesty International, Biélorussie. Des pacifistes sont
condamnés. Amnesty International demande la libération de quatre
prisonniers d’opinion disponible sur :
<http://web.amnesty.org/library/Inde...>

LE COMITÉ HELSINKI DE BIÉLORUSSIE

Il s’agit de la dernière organisation de défense des
droits humains à opérer dans le pays. Depuis janvier 2004,
elle est continuellement la cible d’actes de harcèlement.
Elle a ainsi été accusé de fraude fiscale et de diffamation (des
charges qui ont été abandonnées ou dont l’organisation a été
innocentée depuis), et d’infraction à la réglementation biélorusse.
En outre, les autorités lui ont reproché de ne pas disposer
d’une adresse officielle.

Pour plus d’informations, consulter l’article d’Amnesty
International, Les défenseurs des droits humains en Eurasie, disponible
sur : <http://web.amnesty.org/pages/blr-16...>


INFORMATIONS GENERALES

Entourée de la Russie, de l’Ukraine, de la Pologne, de la
Lituanie et de la Lettonie, la Biélorussie était jusqu’en 1991
une des entités fédérées de l’ex-URSS. Elle a pour capitale
Minsk. Cette ville fut complètement détruite durant la
seconde guerre mondiale. Elle fut reconstruite dans le style
soviétique.
La Biélorussie comptait près de 1,1 million de Juifs avant
l’invasion allemande. Certaines de ses villes les plus importantes,
Minsk, Vitebsk, Mogilev, Gomel, Bobruisk, Orsha, étaient
à majorité juive. Dès le début de l’invasion, les Allemands commencèrent
à assassiner les Juifs. Ceux qui échappèrent aux premières
vagues d’assassinats furent réunis dans des ghettos. Très
peu de Juifs sont restés en Biélorussie.
En 1994, Alexandre Loukachenko, un ancien directeur
d’une ferme collective, est élu à la tête du pays et installe un
régime autoritaire. En décembre 1999, l’Union russo-biélorusse
est créée par traité entre les présidents Boris Ieltsine et
Loukachenko, ce qui renforce les liens entre les deux pays. Le
Belarus est un des rares Etats européens à ne pas faire partie du
Conseil de l’Europe.

La Biélorussie vit sous un régime présidentiel dans lequel le
président, Alexandre Loukachenko détient tous les pouvoirs.
Nostalgique de l’ère soviétique et adepte de ses méthodes
répressives, ce président au pouvoir absolu dirige le pays d’une
main de fer. Il règne en maître sur ce pays dont il contrôle l’ensemble
de l’administration et de la société. Les candidats aux
élections sont généralement des hommes ou des femmes sans
aucune expérience politique, désignés par l’administration présidentielle
et les commissions électorales sont traditionnellement
composées exclusivement de représentants du pouvoir en
place. Ce qui ne donne bien sûr aucune chance à l’opposition.
Directeurs d’entreprises publiques, responsables de kolkhozes
ou de sovkhozes, militaires, directeurs d’hôpitaux, fonctionnaires,
responsables d’administrations locales sont tous liés au
régime actuel auquel ils doivent leur place.

Le régime biélorusse contrôle aussi les partis
politiques - de nombreux opposants politiques
sont emprisonnés - les syndicats, les associations et
les médias. La Fédération biélorusse des syndicats,
comptant plus de quatre millions d’adhérents, a ainsi été transformée
en 2002 en organisme d’État et sa direction a été confiée
à un proche d’Alexandre Loukachenko. Les rares médias indépendants
sont tous en sursis, sous la menace constante d’une
fermeture arbitraire ou d’une asphyxie économique. Le pays ne
possède aucune radio ou télévision indépendante et seulement
1% de la population dispose d’une antenne permettant de capter
des chaînes de télévision étrangères.
Le 19 mars 2006, de nouvelles élections présidentielles ont
eu lieu en Biélorussie. Alexandre Loukachenko, président de la
Biélorussie depuis 1994, a été réélu pour la troisième fois avec
82,6% des voix. Mais cette fois, une brèche démocratique a été
ouverte. En effet, lors de ces élections, les citoyens de Biélorussie
ont pu choisir entre le président sortant Alexandre Loukachenko
et un vrai candidat de l’opposition, Alexandre Milinkevich.
Suite aux fraudes dénoncées par les observateurs internationaux,
le pouvoir a dû faire face à une résistance inattendue
de la population. Malgré les risques de poursuites en justice, des
centaines de personnes sont descendues dans la rue, occupant la
place de Minsk, afin de réclamer des élections justes. C’est la
première fois que Loukachenko a été confronté à une telle résistance
en public.
La Biélorussie sort encore plus isolée de cette élection. Loukachenko
a été frappé par des sanctions de la part de l’Union
européenne et des Etats-Unis. De plus, malgré ses liens très forts
avec Moscou, il est confronté à un doublement des tarifs du gaz
russe.

DROITS HUMAINS
Les autorités biélorusses ne tolèrent plus aucune forme de
critique publique ou de dissidence. Elles ont de plus en plus
souvent recours à des manoeuvres de harcèlement et d’intimidation,
à des déploiements de force excessifs, à des vagues
d’arrestations et à de longues peines d’emprisonnement,
autant de méthodes qui visent à limiter le droit à la liberté
d’expression, d’association et de réunion. C’est le seul pays
européen avec l’Ouzbekistan à appliquer encore la peine de
mort.
De nouvelles entraves ont été imposées aux organisations
de défense des droits humains, dont le travail était déjà
rendu passablement difficile par les formalités administratives
d’enregistrement en vigueur et par un cadre de fonctionnement
donnant lieu à des litiges. Le Parlement a adopté durant l’année
une série de dispositions modifiant la législation relative aux
associations et aux partis politiques et renforçant le contrôle
des pouvoirs publics sur les organisations non gouvernementales.
Le montant du soutien financier susceptible d’être accordé
par des organismes et des donateurs biélorusses a été réduit par
décret présidentiel en juillet.
Modifié au mois d’août, le décret présidentiel du 22 octobre
2003 comporte désormais une disposition interdisant tout soutien
financier étranger aux activités qui visent « à la modification
de l’ordre constitutionnel en Biélorussie, au renversement
du pouvoir, à l’ingérence dans les affaires internes de la République
de Biélorussie ou à la promotion de telles activités ».
En Biélorussie, la plupart des associations de défense des
droits humains ont été définitivement fermées.

Pour plus d’informations, se référer au Rapport 2006 d’Amnesty
International, disponible sur :
<http://web.amnesty.org/report2006/b...>

PISTES PÉDAGOGIQUES

 Recherche historique : qui sont les « Russes blancs » ?
Quel rôle ont-ils joué lors de la révolution soviétique en
1917 ?
Attention, ne pas confondre les « Russes blancs » avec les Biélorusses,
qui sont les habitants de Biélorussie.
Plus d’informations sur http://www.france-belarus.com

 Faire une recherche sur la révolution « denim » de mars
2006
et le rôle joué par les étudiants. Comparez les mouvements
de résistance des jeunes en Belarus (notamment le
mouvement « Zubr » avec d’autres mouvements semblables en
Serbie (« Otpor ») ou en Ukraine.

 Quelle est la langue la plus parlée en Biélorussie ? Peut-on
affirmer qu’il existe une identité culturelle biélorusse ? Se
référer à l’article, Une identité incertaine, Le Monde Diplomatique,
Mars 2006.

 Faire des recherches sur la catastrophe de Tchernobyl,
qui a eu lieu en Ukraine mais qui a fortement touché la Biélorussie.
Plus d’informations sur :
<http://www.sortirdunucleaire.org/in...>

Voir aussi le site d’Accueil-Santé, association qui accueille des
enfants biélorusses victimes de Tchernobyl en Belgique :
<http://www.aset.be/rubrique6.html>

Projeter le l’émission Le Dessous des Cartes consacrée à la
Biélorussie. Ce documentaire est disponible à partir de :
<http://www.arte.tv/fr/histoire-soci...>

  Romans / Récits :
 Svetlana Alexievitch, La supplication, Tchernobyl, chroniques du
monde après l’apocalypse
, J.C. Lattès, 1998. L’auteur donne la
parole aux victimes de Tchernobyl, après avoir été elle-même
malade après de nombreux voyages en zone contaminée. A
cause de ses livres, elle est considérée comme une traîtresse
et « une agente de la CIA » par les autorités de son pays.
Accueillie par le Parlement international des écrivains, elle
vit aujourd’hui en France.

 Chroniques sur la Biélorussie contemporaine, L’Harmattan, 2001 :
ouvrage collectif d’analyse qui dresse un état des lieux particulièrement
complet sur ce pays peu connu.

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