Abdoulaye Math, harcelé.
Abdoulaye Math, président du Mouvement
pour la défense des
droits de l’Homme et des libertés
(MDDHL), fut appelé à se présenter au
poste de police de Maroua le 22 mai 2004
à la suite d’une plainte portée contre lui
en provenance de Douala. Les enquêtes du
MDDHL, qui a communiqué avec le prétendu
plaignant, révèlent que ce dernier n’avait jamais porté
plainte contre M. Math. De nombreuses autres actions en justice
sont actuellement engagées contre le MDDHL.
Source : Frontline, http://www.frontlinedefenders.org/f...
ADAMA MAL-SALI, condamné à six mois
de prison ferme.
Selon les informations reçues, le 3 mai 2006, le Tribunal
de première instance de Maroua a condamné M. Adama
Mal-Sali à six mois de prison ferme pour “diffamation et
dénonciations calomnieuses”. Cette condamnation est intervenue
après de multiples reports d’audience, à la suite d’une
plainte déposée par M. Amadou Adoum Haman, chef de canton
(lawan) de Balaza Lawane, en avril 2005.
Monsieur Mal-Sali est le représentant du MDDHL à Balaza-
Lawane.
Pour plus d’informations, se référer à la source FIDH, disponible
sur :
http://www.fidh.org/article.php3?id...
L’HOMOSEXUALITÉ, UN DÉLIT QUI PEUT VOUS
CONDUIRE À CINQ ANS DE PRISON !
En janvier 2006, trois journaux camerounais ont publié une
liste de plusieurs dizaines de personnes, dont des représentants
du gouvernement, des musiciens et
des hommes d’affaire, qu’ils accusaient
d’homosexualité. Des appels à la délation
d’homosexuels se font régulièrement
entendre. En mai 2005, neuf personnes
ont été arrêtées dans une discothèque, en
vertu de l’article 347-a du Code pénal. Cet
article condamne toute relation entre personne
du même sexe, même adultes et
consentantes. L’Eglise catholique du Cameroun
a dénoncé l’homosexualité en
décembre 2005. Tout ce climat rend les
homosexuels particulièrement vulnérables.
Plusieurs personnes accusées d’homosexualité
ont été maltraitées par des
forces de l’ordre. Même lorsqu’elles sont
acquittées, elles ont beaucoup de difficulté
à réintégrer la société.
INFORMATIONS GENERALES
Le Cameroun est un pays d’Afrique centrale. Les Pygmées
Baka sont probablement les premiers à s’y installer.
Ses sols fertiles et ses côtes hospitalières en font
une terre d’accueil et aujourd’hui plus de 240 ethnies y vivent.
La culture camerounaise est donc caractérisée par une très
grande diversité ethnique. On y recense plus de 200 langues vernaculaires.
Les Portugais sont les premiers Occidentaux à explorer le
Cameroun au XVIe siècle, avant l’arrivée des Hollandais, des Britanniques,
et des Allemands. Le commerce s’y développe tout au
long du XVIIe siècle. Au XIXe siècle le Cameroun devient un
protectorat allemand, l’Allemagne étant parvenue à obtenir le
plus de concessions avec les chefs locaux.
À la fin de la Première Guerre Mondiale, le Cameroun est
placé sous mandats français et britannique. Les autorités françaises
mènent une véritable politique de « francisation » culturelle
et linguistique.
Le Cameroun français devient indépendant en 1960 et
forme une fédération bilingue - République Fédérale du
Cameroun
(RFC))- avec la
partie Sud du
Cameroun
britannique
(la partie Nord
s’étant rattachée
à la Fédération
Nigériane).
La RFC
est un régime
présidentiel
autoritaire
dirigée par
Ahmadou
Ahidjo, un
Peul musulman
francophone.
Malgré
les protestations
des provinces
anglophones minoritaires (protestations qui perdurent
encore aujourd’hui), le Cameroun est unifié en 1972.
En 1982, après 22 années passées à la tête du pays, le Président
Ahidjo cède le pouvoir à son Premier Ministre, Paul Biya.
Celui-ci remporte les élections de 1992, 1997 et 2004, où de
nombreuses irrégularités sont constatées par les observateurs
internationaux.
DROITS HUMAINS
Au Cameroun, sous le règne de 22 ans du Président Paul Biya, la
torture persiste et des prisonniers politiques meurent
dans des conditions carcérales épouvantables après des procès inéquitables. Les défenseurs des
droits humains et les militants de l’opposition courent
toujours le risque d’être détenus et leurs activités
politiques pacifiques sont souvent entravées par les autorités.
Quant aux homosexuels, ils risquent à tout moment de se faire
dénoncer publiquement, ce qui peut entraîner une peine de prison.
En effet, l’homosexualité est toujours considérée
comme une infraction par le code pénal camerounais.
Trois prisonniers politiques sont morts en détention
depuis 1999. Les enquêtes ouvertes sur plusieurs décès en garde
à vue, apparemment consécutifs à des actes de torture, n’étaient
ni indépendantes ni transparentes. Des détenus ont été tués ou
blessés lors d’émeutes provoquées par une forte surpopulation
et une discipline carcérale extrêmement dure.
Les femmes sont victimes de nombreuses violations de
leurs droits humains. Environ 20% des femmes et des jeunes
filles auraient été victimes de mutilations génitales, une pratique
qui perdure principalement dans les régions de l’extrême
nord et du sud-ouest et qui demeure autorisée par la loi. Les dispositions
du Code pénal qui protègent un violeur de toute poursuite
judiciaire s’il épouse sa victime sont toujours en vigueur,
assurant ainsi l’impunité au coupable tout en exposant sa victime
à de nouvelles violences.
Pour plus d’informations, se référer au Rapport 2006 d’Amnesty
International, disponible sur : http://web.amnesty.org/report2006/c...
CORRUPTION
Le Cameroun a déjà été classé deux fois comme l’État ayant le
plus haut indice de perception de la corruption par l’ONG,
Transparency International. La corruption quotidienne est qualifiée
de nombreux noms, Gombo, bière, taxi, carburant, motivation, « le
tchoko » et d’autres. Les policiers sont parfois même surnommés
de « mange-mille « , ce qui est un jeu de mot. Le mil étant un aliment
comestible, et mille rappelant les billets de 1000 FCFA,
billets salvateurs lors de barrages routiers.
ECONOMIE-ENVIRONNEMENT
Un oléoduc reliant le Tchad au Cameroun a été achevé en 2003.
Ce projet a fait couler beaucoup d’encre, dont celle d’Amnesty
qui, dans un rapport récent, estime que ce projet est néfaste
pour les droits humains des populations vivant sur son
tracé. En effet, vu les accords juridiques, il sera très difficile
pour le Tchad et le Cameroun de lutter contre les abus des
compagnies pétrolières et pour les particuliers victimes de
l’oléoduc d’obtenir réparation. Bénéficiant du soutien de la
Banque mondiale, ce projet d’oléoduc estimé à 3,3 milliards
d’euro constitue le plus gros investissement étranger en Afrique.
Le consortium, dirigé par ExxonMobil, englobe les compagnies
pétrolières américaine Chevron et malaisienne Petronas.
Pour plus d’informations, voir
<http://web.amnesty.org/library/Inde...>
PISTES PÉDAGOGIQUES
– L’homophobie et les atteintes aux droits humains
des minorités sexuelles au Cameroun et ailleurs.
Demander le nouveau dossier pédagogique sur l’homophobie,
disponible à la Communauté française (Direction de
l’Egalité des chances, egalite@cfwb.be ou 02/413 32 24).
Commandez l’affiche « dazibao » d’Amnesty consacrée à l’homophobie.
Présenter les différentes formes de violence auxquelles
sont confrontés les homosexuel(le)s, les bisexuel(le)s et les
transsexuel(le)s.
Référez vous à des cas concrets et récents, disponibles à partir de la page thématique LGBT d’Amnesty International.
<http://www.amnestyinternational.be/...>
Utiliser des documents vidéo comme :
– Less than Human, une série de témoignages recueillis par
Amnesty International. Commander auprès de la coordination
LGBT d’Amnesty : lgbt@aibf.be ou voir en ligne :
http://www.ai-lgbt.org/resources.htm
– Brokeback Mountain, de Aung Lee (2005)
– Boys Don’t Cry, de Kimberly Peirce (1999)
– Fresa y chocolate, de Gutierrez-Alea (1993)
. Etudier des chansons comme :
– Adam et Yves, de Zazie
– Petit Pédé, de Renaud
– Une femme avec une femme, de Mecano
Faire un exposé sur le statut des droits humains des
homosexuels en droit international, puis national, en insistant
sur l’évolution des mentalités et des pratiques culturelles.
Se référer :
– à l’extrait de Vanessa Baird, Sex , Love and Homophobia,
Amnesty International, 2004, disponible sur :
http://www.amnestyinternational.be/...
– aux différents rapports publiés par Amnesty International
sur les droits humains des minorités sexuelles, disponible
sur : <http://www.ai-lgbt.org/resources.htm>
– Pour plus d’informations, se référer au chapitre Orientation
sexuelle du dossier pédagogique d’Amnesty International,
Dérives identitaires :identités et discriminations, 2005, disponible
sur :
<http://www.amnestyinternational.be/...>
– Aborder le thème des mutilations génitales féminines.
Consulter :
– le dossier thématique d’Amnesty International sur :
<http://www.amnesty.fr/index.php?/am...>
– la bande dessinée « Diariatou face à la tradition », réalisée
par le GAMS. Tel. 02/219 43 40 ou <info@gams.be>
– Une autre bande dessinée, « La suite du Pari de Bintou » est
disponible sur le site <www.cams-fgm.org>
– la bande-dessinée réalisée par l’Athénée Royal Ardenne
Hautes-Fagnes (Malmédy), dans le cadre du concours « Objectif
Venus » d’Amnesty, est disponible également sur
<www.objectifvenus.be>
– le dossier thématique de l’Organisation Mondiale de la
Santé, disponible sur :
http://www.who.int/topics/female_ge...>
– le site Internet du Groupe pour l’Abolition des Mutilations
Sexuelles et autres pratiques traditionnelles affectant la
santé des femmes et des enfants (GAMS), disponible sur :
<http://perso.orange.fr/..associatio...>
– Le film Moolaadé d’Ousmane Sembene (2004) (+16 ans).
– Littérature : lire et étudier :
– Calixthe Belaya, La petite fille du réverbère, Albin Michel, 1998.
Tapoussière a onze ans. Pour sa grand-mère, qui l’élève et la
chérit, elle est une princesse. En réalité, elle n’est qu’une
petite fille d’un village perdu du Cameroun, de père inconnu
et de mère disparue. Alors, le soir, elle étudie à la lueur du
réverbère avec deux objectifs : retrouver son père et s’extirper
de la misère.
– Mongo Beti, Trop de soleil tue l’amour, Julliard, 1999. Un polar
qui dénonce la corruption et dictature, et l’attitude
« néocoloniale » des Blancs en Afrique.
– Cinéma : projeter et étudier le film Chocolat, de Claire
Denis (1988) qui se déroule au Cameroun français.