Népal


Bhawani Rana, militante des droits des femmes.

Elle vit à Nepalgunj, au Népal, où elle
a fondé l’organisation Saathi Banke
(<http://www.saathi.org.np>). Elle
aide les femmes en leur proposant des
formations, des micro-financements,
un soutien psychosocial et des conseils
pour acquérir une indépendance.
« Mon pays est en guerre. Ce sont les
femmes qui en souffrent le plus. C’est
pourquoi j’ai fondé la section Banke de
Saathi. Jusqu’à présent, on a réussi à rester
neutre dans le conflit. On aide les
femmes victimes des maoïstes et de l’Etat.
Des veuves, des réfugiées et des victimes
de violence domestique. On essaie de les rendre
autonomes. On les forme, on leur offre de l’argent pour
monter une entreprise. Une somme de moins de 100 dollars
suffit déjà. On offre de l’aide psychosociale au bureau et à
l’extérieur. On travaille aussi dans les prisons pour femmes.
On essaie de trouver des formations. »

Son témoignage est disponible sur :
<http://web.amnesty.org/actforwomen/...>


INFORMATIONS GENERALES

Situé dans l’Himalaya, entre les deux immenses nations que
sont l’Inde et la Chine, le Royaume du Népal est un Etattampon.
Les partis politiques étaient interdits dans ce
petit pays qui est le dernier royaume hindou de la planète,
mais qui comporte une importante minorité bouddhiste. Totalement
dépendant de l’Inde sur le plan économique, le Népal
est l’un des pays les plus pauvres de monde.
En 1990, après des manifestations violemment réprimées,
une Constitution est proclamée et les partis autorisés. En 1996
commence une terrible guerre civile entre la rébellion, menée
par le Parti communiste népalais (PCN) maoïste, et l’armée
gouvernementale. La rébellion souhaite l’abolition de la monarchie
ainsi que des réformes sociales. Les deux parties commettent
de terribles violations, dont la population civile est la principale
victime. Une nouvelle crise frappe le pays en 2001, avec
l’assassinat du roi, de la reine et de huit autres membres de la
famille royale. Les circonstances de cet assassinat ne sont pas
très claires, mais il semble que le Prince héritier, Dipendra, soit
lié à ce massacre... mais il meurt trois jours plus tard.
Le frère de l’ancien roi, le prince Gyanendra, lui a succédé au trône,
dans un climat de tensions politiques. Fin juillet 2001, un
accord entre le gouvernement et la rébellion maoïste met un
terme provisoire aux actions violentes au Népal. Mais la guerre
reprend en novembre 2001. En septembre 2002, alors que la Belgique
s’interroge sur le fait de fournir des armes au Népal, les
combats entre la guérilla et l’armée et les forces paramilitaires
ne connaissent pas de trêve.

Le roi Gyanendra s’empare des pleins pouvoirs le 1er
février 2005 en destituant le gouvernement et en déclarant
l’état d’urgence. Il suspend alors certains droits fondamentaux,
comme le droit au respect de la vie privée, la liberté
d’expression, la liberté de réunion et d’association. Une stricte
censure de la presse est imposée. Des défenseurs des droits
humains sont menacés et arrêtés. Les manifestations en
faveur de la démocratie sont réprimées. L’Etat d’urgence est
finalement levé fin avril 2005, mais les droits fondamentaux ne
sont pas rétablis dans leur intégralité. Des restrictions pèsent
encore sur les organisations de défense des droits humains et
sur la presse.
Le 3 septembre 2005, le PCN maoïste décrète un cessez-lefeu
unilatéral pour une durée de trois mois. Cette
trêve est ensuite été prolongée jusqu’à la fin de l’an-
née, bien qu’elle n’ait pas été totalement respectée. Les
principaux partis politiques constituent alors une
alliance pour la démocratie et engagent des pourparlers
avec le PCN maoïste. Ces discussions débouchent, en
novembre, sur l’annonce d’un accord en 12 points qui vise
notamment à la tenue d’élections et au rétablissement de la
démocratie. Après d’importantes manifestations, le roi finit par
céder et annonce qu’il réinstaure le Parlement dissous en 2002.

En mai 2006, la Chambre des représentants du Népal s’autoproclame
« entité souveraine suprême du pays ». Les pouvoirs du roi
sont alors réduits considérablement. Il est notamment dépourvu
de son titre de commandeur en chef de l’armée et le pays, désormais
officiellement séculaire, n’a plus de « gouvernement royal »
mais un « gouvernement népalais »
Prachanda, le chef de la rébellion maoïste au Népal, et Girija
Prasad Koirala, le Premier ministre du pays, se rencontrent vendredi
16 juin 2006 à Katmandou pour la première fois dans le
cadre du processus de paix qui a débuté en avril. Cette série de
réunions doit tracer la voie d’une réforme constitutionnelle et
de la tenue d’élections. L’espoir est de retour pour l’avenir du
Népal, après les dix années de guerre.

DROITS HUMAINS

Cela fait plus de neuf ans qu’un conflit opposait les forces de
sécurité gouvernementales aux combattants du Parti communiste
népalais (PCN) maoïste, avec des conséquences dévastatrices
pour toute la société népalaise, surtout les femmes et les
enfants. Cette guerre civile a coûté la vie à 13000 personnes. De
nombreux habitants du pays ne peuvent plus jouir de leurs
droits économiques et sociaux, en raison des grèves, de l’insécurité
et des phénomènes d’exode que connaissait le Népal. Selon
certaines estimations, 200 000 personnes restent déplacées à
l’intérieur du Népal. Beaucoup d’entre elles vivent dans une
grande pauvreté.

Les forces du PCN maoïste se sont livrées à des attaques
aveugles ou visant délibérément des civils. Elles se sont également
rendues coupables d’enlèvements, d’actes de torture et
d’homicides sur la personne de civils, qu’elles accusaient, entre
autres, d’être des « espions ». Les soldats faits prisonniers, leurs
proches et les anciens combattants maoïstes ayant quitté le PCN
étaient tués dans des conditions particulièrement horribles. Des
combattants maoïstes ont enlevé plusieurs dizaines de milliers
d’enfants à l’école, afin de les soumettre à des séances d’« éducation
politique ». De plus en plus d’éléments indiquent que certains
de ces enfants ont en fait été recrutés pour des activités armées.
Des enseignants sont torturés et tués, soit parce qu’ils
ne se plient pas aux exigences des uns, soit parce qu’ils sont
soupçonnés d’aider les autres. Beaucoup sont contraints de prélever
une partie de leur salaire pour faire des « dons » et soutenir
les activités maoïstes.

De son côté, le gouvernement s’est rendu coupable d’enlèvements
de civils, de meurtres et d’actes de torture. Les autorités,
aussi bien civiles que militaires, ont souvent fait obstruction au
cours de la justice : ainsi, il n’était pas rare qu’une personne
libérée par un tribunal soit immédiatement replacée en détention.
Le gouvernement a également contribué à la formation de
« forces de défense villageoises ». Ces milices civiles n’hésitaient
pas à enrôler sous la contrainte les villageois – les uns
auraient été frappés, d’autres auraient été accusés de sympathies
maoïstes si ils refusaient. Ces forces de défense villageoises
ont souvent été accusées de s’en prendre aux femmes lors des
perquisitions et des surveillances auxquelles elles se livraient.

Pour plus d’informations, voir le Rapport 2006 d’Amnesty International,
disponible sur :
<http://web.amnesty.org/report2006/n...>

PISTES PÉDAGOGIQUES

 Présentez la méthode de développement qu’est le microfinancement,
ses intérêts et les enjeux qu’il soulève.

Consulter les sites :
Pôle Microfinancement, disponible sur : <http://microfinancement.
cirad.fr/...
>

Année du Microfinancement, disponible sur : http://www.yearofmicrocredit.
org

Se référer aux articles :
Elizabeth Littlefield et Richard Rosenberg, Le Microfinancement
et les Pauvres, Finances et développement, juin 2004, disponible
sur :
<http://www.imf.org/external/pubs/ft...>

Fond International de développement agricole (FIDA), Microfinancement
Macro avantages, disponible sur :
http://www.imf.org/external/pubs/ft...

Consulter

 Réflexions sur le rôle de la femme dans la société :
dégagez, avec vos élèves, les raisons pour lesquelles les campagnes
pour respect des droits humains et pour la paix, tout
comme les campagnes de développement local, s’adressent
souvent aux femmes.

 Projetez et étudiez le témoignage de Bhawani Rana
(Témoignage disponible sur : http://web.amnesty.org/actforwomen/...).

 Vous pouvez aussi visionner un film (en anglais) sur les
enfants soldats au Népal, disponible à cette adresse :
http://web.amnesty.org/pages/npl-26...

Autres sites intéressants
http://www.enfantsetdeveloppement.o...
Un projet de soutien aux enfants des rues du Népal

http://users.skynet.be/bikas/Pages/...
L’association belge Bikas est spécialisée sur les projets humanitaires
et touristiques au Népal.

http://www.unicef.org/french/infoby...
Page de l’UNICEF consacrée au Népal.

Cinéma : Projeter et étudier : La complainte de Dhawli. (Le Chemin
des écoliers), UNICEF (1989)
Dans un village proche de l’Himalaya, les garçons vont à
l’école. Les filles, non, elles ont trop à faire à la maison et
dans les champs. Pour les aider et éviter qu’elles ne deviennent
illettrées comme leur mère, l’Unicef a mis sur pied un
programme spécial d’éducation pour filles. Ce système éducatif
est décrit au travers du portrait de Dhawli, petite Népalaise
de 12 ans. Des villageois, parents et institutrices témoignent.
Disponible à la Médiathèque.

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