Fiche n°7

Vers l’abolition

Les gens ne veulent plus rester inactifs pendant que leurs gouvernements exécutent au nom de la justice.

« Il existe d’autres solutions que la peine de mort qui […] permettent à l’État d’éviter de tuer des êtres humains de façon préméditée et de sang-froid au nom de la justice. »

Un nombre croissant de personnes à travers le monde condamnent la peine de mort pour ce qu’elle est : un châtiment cruel qui n’a pas sa place dans une société juste. Leur appel a été entendu. Aujourd’hui, à l’aube du XXIe siècle, les deux tiers des pays ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. En comparaison, il y a un siècle, ils n’étaient que trois à avoir définitivement renoncé à ce châtiment. La tendance est claire : le monde réagit et dit « non » aux exécutions. Et ce principe vient d’être renforcé au plus haut niveau international.

En effet, en décembre 2007, l’Assemblée générale des Nations unies, organe politique suprême de l’organisation, a adopté par 104 voix contre 54 une résolution en faveur d’un moratoire sur les exécutions, « en vue de » l’abolition totale de la peine de mort. Le poids moral et politique de cette décision historique est considérable, même si elle n’est pas juridiquement contraignante pour les États. Un tel moratoire serait un outil important pour convaincre les pays non abolitionnistes d’engager un débat national sur la peine de mort et de réviser leur législation. Il permettrait d’ajourner toutes les exécutions le temps que les lois relatives à la peine capitale soient revues.

Cette résolution est l’aboutissement international d’initiatives régionales de campagne pour l’abolition de la peine de mort. Ce châtiment n’a pratiquement plus cours en Europe et la région apparaît comme un chef de file dans cette campagne. En Afrique, seuls sept pays sur 53 ont annoncé avoir procédé à des exécutions en 2007.

Les États-Unis, que les autres nations citent souvent pour justifier leur propre usage de la peine capitale, ont de moins en moins recours à ce châtiment. Le nombre d’exécutions et de condamnations à mort a énormément diminué au cours de ces dernières années. Le New Jersey a aboli la peine de mort en décembre 2007 et, dans d’autres États, des lois supprimant ce châtiment sont en cours d’examen.

Depuis 1979, plus de 70 pays ont aboli la peine capitale. Une fois supprimée, cette peine est rarement réintroduite.

Dans le monde entier, les partisans de l’abolition unissent leurs forces afin de créer un véritable mouvement mondial contre la peine de mort. Parmi les principales actions, on peut citer le Congrès mondial contre la peine de mort, organisé tous les ans à l’initiative de la Coalition mondiale contre la peine de mort. Des coalitions nationales ont vu le jour dans plusieurs pays, ainsi que des coalitions régionales comme le Réseau asiatique contre la peine de mort (ADPAN). Elles sont unies par la prise de conscience croissante qu’il existe d’autres solutions que la peine de mort, qui sont efficaces et qui permettent à l’État d’éviter de tuer des êtres humains de façon préméditée et de sang-froid au nom de la justice.

Amnesty International fait campagne en faveur de l’abolition totale de la peine de mort. Elle appelle tous les pays à œuvrer pour un monde sans exécution et à faire de la résolution prise en 2007 par les Nations unies une réalité.

[encadré ?]

Pour en savoir plus :

 Pour obtenir une liste actualisée des pays abolitionnistes et non abolitionnistes, rendez-vous à l’adresse http://www.amnesty.org/fr/death-penalty.

 Pour obtenir de plus amples informations sur la campagne mondiale pour l’abolition de la peine de mort, allez sur le site http://www.worldcoalition.org/modul....

 Pour savoir comment agir le 10 octobre, lors de la Journée mondiale contre la peine de mort, consultez le site d’Amnesty International.

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