Fervent adepte du cricket, Shahnewaz Chowdhury pratique ce sport depuis l’enfance. Il est également passionné d’écriture et se sert des mots pour expliquer ouvertement les difficultés auxquelles est confrontée la population de la région de Banshkhali, où il vit, dans le sud-est du Bangladesh. Cette zone côtière dont l’altitude est proche du niveau de la mer est exposée aux effets du changement climatique. L’implantation d’une nouvelle centrale électrique à charbon dans son village devait marquer un tournant dans le développement de la région. Mais Shahnewaz craignait la destruction environnementale qu’elle apporterait.
Le 26 mai 2021, la zone a été balayée par une tempête. Des pluies diluviennes et des vents forts se sont abattus sur le village. Des maisons ont été détruites. Inquiet de l’impact de projets néfastes pour l’environnement, tels que la nouvelle centrale électrique, qu’il considérait être à l’origine d’une augmentation des marées de tempête, Shahnewaz a fait part de ses inquiétudes sur Facebook. Il a encouragé les jeunes à s’exprimer haut et fort, en écrivant : « La jeunesse de Banshkhali doit résister à l’injustice et soutenir le développement au moyen d’une écriture courageuse. »
Le lendemain, l’entreprise gérant la centrale électrique a engagé des poursuites à l’encontre de Shahnewaz, l’accusant d’avoir diffusé de fausses informations. Le 28 mai 2021, Shahnewaz Chowdhury a été arrêté par la police pour sa publication sur Facebook, au titre de la Loi bangladaise relative à la sécurité numérique, dont les dispositions sont oppressives. Il a été détenu 80 jours dans des conditions inhumaines, sans être jugé. Il a été libéré sous caution le 16 août 2021 mais, s’il est déclaré coupable, il encourt une longue peine d’emprisonnement.