Communiqué de presse

Iran : la terrible histoire d’une jeune femme exécutée

Reyhaneh Jabbari, 26 ans, a été exécutée dans une prison de Téhéran à l’aube du 25 octobre. Elle avait été reconnue coupable d’avoir tué un homme qui, selon elle, tentait d’abuser d’elle.

La nouvelle de l’exécution de Reyhaneh Jabbari est un choc et une profonde déception. Ce nouvel épisode sanglant vient ternir encore un peu plus le bilan du gouvernement en matière de droits humains.

La mère de Reyhaneh Jabbari nous a indiqué qu’elle avait pu voir sa fille pendant une heure la veille de son exécution. Les autorités pénitentiaires avaient alors refusé de donner à la famille des informations sur son transfert imminent vers un site d’exécution.

L’HISTOIRE DE REYHANEH JABBARI

Reyhaneh Jabbari, 26 ans, a été arrêtée en 2007 dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Morteza Abdolali Sarbandi, ancien employé du ministère iranien du Renseignement. Elle a été détenue à l’isolement pendant deux mois, sans pouvoir consulter un avocat ni entrer en contact avec sa famille. Elle a été condamnée à mort par un tribunal pénal de Téhéran en 2009.

Reyhaneh Jabbari avait « avoué » avoir donné un coup de couteau dans le dos de Morteza Abdolali Sarbandi, mais affirmé qu’il avait tenté de l’agresser sexuellement. Elle soutenait que c’est un autre homme présent dans la maison au moment des faits qui l’avait tué. Ces informations n’ont semble-t-il jamais été réellement examinées.

Par ailleurs, les autorités judiciaires iraniennes auraient fait pression sur Reyhaneh Jabbari pour qu’elle remplace son avocat, Mohammad Ali Jedari Foroughi, par un avocat moins expérimenté, dans le but manifeste d’éviter que ses allégations ne fassent l’objet d’investigations.

L’exécution de Reyhaneh Jabbari avait été reportée plusieurs fois, y compris en septembre.

LA PEINE DE MORT EN IRAN

Malheureusement, cette affaire est loin d’être un cas isolé. Une fois de plus, l’Iran a tenu à appliquer la peine de mort malgré les graves préoccupations concernant l’équité du procès. » a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, Directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

L’Iran est le deuxième pays du monde où l’on exécute le plus - derrière la Chine ; plus de 360 personnes ont été pendues dans ce pays durant la seule année 2013.

Les exécutions ont encore augmenté en Iran en 2013 : plus de 360 personnes ont été exécutées au cours de cette seule a,née. L’élection à la présidence d’Hassan Rouhani, le 14 juin, a été suivie d’un certain nombre d’initiatives en vue de rehausser l’image du pays, comme la remise en liberté de prisonniers politiques (peut-être des dizaines). L’un d’entre eux était sous le coup d’une condamnation à mort. Il n’est pas apparu toutefois que l’élection avait entraîné des changements dans la façon dont l’Iran applique la peine de mort.

Amnesty International considère que la peine capitale est une forme de châtiment odieuse qui ne devrait jamais être utilisée, quelles que soient les circonstances.

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