Justice pour les victimes des crimes commis dans l’est de la RDC

Entre novembre et décembre 2022, des combattants du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, ont commis des crimes odieux contre des hommes, des femmes et des enfants, principalement à Kishishe et Bambo, deux villages dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces agissements constituent des crimes de guerre et pourraient constituer des crimes contre l’humanité. De plus, les victimes n’ont toujours pas reçu d’aide adaptée.

Qu’est-ce que le M23 ?

Le groupe armé M23 a été créé, en 2012, par d’anciens soldats de l’armée congolaise qui estimaient que le gouvernement marginalisait leur minorité ethnique tutsi et qui souhaitaient défendre, par les armes, les droits du groupe ethnique tutsi congolais.

Depuis sa création, le groupe rebelle M23 est accusé de nombreuses violences contre la population civile de République démocratique du Congo (RDC).

En novembre 2013, le M23 a été battu par l’armée congolaise et la Brigade d’intervention de la Force de l’Organisation des Nations unies (ONU). Ses membres ont fui vers le Rwanda et l’Ouganda. En novembre 2021, le M23 a repris ses opérations dans la province du Nord-Kivu en RDC, avec le soutien de l’armée rwandaise, selon un rapport du Groupe d’experts de l’ONU. Après une trêve, les combats ont repris en octobre 2022 entre l’armée congolaise et le M23, ce dernier parvenant à s’emparer de la plus grande partie de la région de Rutshuru dans le Nord-Kivu.

Bien que depuis, les combats entre l’armée congolaise et le M23 aient baissé d’intensité, des affrontements sont régulièrement signalés entre le M23 et d’autres groupes armés, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

La recrudescence des activités du groupe M23 et leur violence inouïe a de terribles répercussions sur la population civile : des dizaines de morts et plus de 200 000 personnes déplacées depuis le mois d’octobre.

Des crimes odieux

Pour asseoir leur autorité, les membres du M23 commettent les pires crimes envers les populations locales. Les victimes et des témoins ont déclaré à Amnesty International qu’après avoir pris le contrôle de Kishishe, des groupes de combattants du M23 étaient allés, de maison en maison, exécutant tous les hommes adultes qu’ils trouvaient et soumettant des dizaines de femmes à des viols.

Les informations recueillies par Amnesty International semblent révéler que ces agissements s’inscrivaient dans le cadre d’une campagne menée par le M23 pour punir et humilier les civil·e·s soupçonné·e·s de soutenir des groupes armés rivaux, notamment les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et des groupes armés maï maï locaux.

Absence d’aide nécessaire

La plupart des femmes victimes de violences de la part de membres du M23, avec qui Amnesty International s’est entretenue, ont déclaré avoir reçu des soins médicaux de base dans des établissements de santé locaux. Cependant, nombre d’entre elles ont déclaré avoir toujours des douleurs en raison des soins insuffisants. En outre, aucun soutien psychologique n’est disponible.

En décembre 2022, Amnesty International s’est entretenue avec un professionnel de santé qui a déclaré que le manque de ressources était critique. Selon lui, ils souffrent d’une pénurie de médecins, d’équipements médicaux et de fournitures médicales.

Justice pour les victimes de ces crimes atroces

Peu de temps après les attaques, les autorités congolaises se sont engagées à faire tout leur possible pour s’assurer que justice soit rendue. Cependant, des mois se sont écoulés et aucune mesure n’a été prise pour enquêter efficacement sur les allégations de pratiques d’exécutions sommaires, de viols et d’autres crimes de droit international. L’incapacité des autorités à amener les responsables à rendre des comptes illustre un mépris total pour les victimes.

Signe la pétition et demande aux autorités congolaises que justice soit rendue aux victimes de ces crimes odieux et de garantir qu’elles reçoivent les soins de santé adéquats ainsi qu’une aide humanitaire.

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