Le 16 juin 2023, la Convention constituante de la province de Jujuy, en Argentine, a procédé à une réforme constitutionnelle, sans participation ni publicité, qui pourrait représenter une menace pour les droits collectifs et la vision du monde des peuples indigènes.
L’adoption de la réforme partiale de la Constitution provinciale a déclenché des manifestations violemment réprimées par la police dans la province de Jujuy, et cette répression a été marquée par de graves irrégularités et des cas d’usage excessif de la force par des fonctionnaires. La réaction des forces de sécurité de la province de Jujuy face aux manifestations a gravement bafoué les droits à la vie et à l’intégrité physique, qui sont reconnus et protégés par la législation locale et par le droit international.
Des manifestations organisées par des communautés et des organisations sociales et de défense des droits humains se poursuivent dans la province de Jujuy, car la Convention constituante n’a pas supprimé la récente réforme constitutionnelle. Les 12 et 13 juillet, des mandats d’arrêt ont été décernés et des descentes arbitraires ont été lancées contre des enseignant·e·s, des étudiant·e·s et des défenseur·e·s des droits humains. Depuis le début du mouvement, au moins 130 personnes ont été arrêtées, dont des défenseur·e·s des droits humains.
L’avocat et défenseur des droits humains Alberto Nallar a apporté un soutien sans faille à la mobilisation populaire contre la réforme constitutionnelle et fourni une aide et une assistance juridiques aux personnes arrêtées durant les mobilisations et à leurs familles. Le crime de sédition dont il est accusé est une disposition pénale fréquemment invoquée en Argentine pour réprimer pénalement les personnes qui exercent le droit de contestation sociale, ainsi que le blocage de rues et de routes, l’incitation à commettre des infractions et la résistance à l’autorité, entre autres.