« C’est une victoire importante pour la justice, qui n’apportera sans doute guère de réconfort à la famille de Madina qui attend ce jugement depuis quatre ans, mais l’aidera à faire son deuil, a déclaré Massimo Morratti, directeur adjoint pour l’Europe à Amnesty International.
« Ce jugement confirme également les informations faisant état de nombreux renvois forcés et de violences imputables à la police croate, que les autorités croates ne cessent de nier.
« Cet arrêt adresse un message clair aux gouvernements européens : les renvois forcés, les expulsions collectives et la privation de la possibilité de demander l’asile constituent des violations de la Convention européenne des droits de l’homme. Des demandeurs et demandeuses d’asile étant actuellement bloqués aux frontières par des températures glaciales, les autorités en Pologne, en Lituanie et en Lettonie doivent en prendre bonne note. »
« Les renvois forcés, les expulsions collectives et la privation de la possibilité de demander l’asile constituent des violations de la Convention européenne des droits de l’homme »
Complément d’information
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a statué que la Croatie avait violé l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme (droit à la vie), l’article 3 (interdiction des traitements inhumains ou dégradants), et les articles 5 et 1 (droit à la sécurité et à la liberté), ainsi que l’article 4 du Protocole n° 4 de la Convention interdisant les expulsions collectives et l’article 34 (droit à un recours individuel).
La Cour a également souligné que l’enquête sur le décès de Madina s’était avérée inefficace.
Cette affaire a reçu le soutien de l’ONG humanitaire Are You Syrious, et du Centre for Peace Studies, basé à Zagreb.