Le défenseur malgache des droits environnementaux Raleva, condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis le 26 octobre par le tribunal de Mananjary (Madagascar), a été libéré. Il a été déclaré coupable après avoir mis publiquement une entreprise aurifère chinoise au défi d’apporter la preuve qu’elle disposait des autorisations nécessaires pour poursuivre ses activités minières à Mananjary. Il a décidé de faire appel.
Le 26 octobre, le défenseur malgache des droits environnementaux Raleva a été condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis par le tribunal de Mananjary. Il a été libéré au bout de 25 jours de détention provisoire à la prison de la ville. Son avocat va interjeter appel de la peine.
La police locale a arrêté Raleva le 27 septembre dans le village de Vohilava parce qu’il avait demandé à voir les autorisations minières et environnementales de l’entreprise aurifère chinoise qui opère à Mananjary. L’interpellation a eu lieu lors d’une réunion publique organisée par la société et le chef de district. Le but de cette réunion était d’informer les habitants de Marokarima que l’entreprise minière avait obtenu les autorisations nécessaires pour reprendre ses activités qui avaient été suspendues dans la région. En effet, le ministère des Mines et du Pétrole avait ordonné une suspension à la suite de plusieurs manifestations en 2016 ; les manifestants affirmaient que l’entreprise opérait sans les autorisations requises par la loi.
Selon l’avocat de Raleva, des représentants de la société ont menacé verbalement cet homme, qui a ensuite été inculpé d’« usurpation de titre ». Il était accusé d’avoir usurpé le titre de « chef de district ». Raleva nie cette accusation et il est peu probable qu’il se soit présenté sous ce titre, étant donné que le chef de district était lui-même présent à la réunion.
Ces derniers temps, les autorités malgaches ont tendance à s’appuyer sur le système judiciaire pour réduire au silence les militants et défenseurs des droits humains.
Raleva est membre de deux organisations de défense des droits humains, Justice et Paix et l’Observatoire indépendant des droits économiques, sociaux, et culturels (OIDESCM), une antenne du Centre de recherches et d’appui pour les alternatives de développement dans l’océan Indien (CRAAD-OI), une organisation nationale. Le CRAAD-OI mène des recherches indépendantes afin de promouvoir des alternatives pour un développement durable centré sur les droits humains et fondé sur les principes de justice sociale, économique et environnementale.