Aslan Iandiev risque à nouveau d’être extradé vers la Russie, la Cour constitutionnelle slovaque ayant statué que son extradition ne constituerait pas une violation des droits humains. S’il est extradé, Aslan Iandiev risque d’être victime de torture et d’autres mauvais traitements.
Le 2 mai 2018, la Cour constitutionnelle slovaque a statué que l’extradition d’Aslan Iandiev vers la Russie ne représenterait pas une violation des droits humains, car il n’existe pas de motifs sérieux « portant à croire qu’il risquerait d’être victime de mauvais traitements ». La Cour constitutionnelle s’est appuyée sur une décision de la Cour européenne des droits de l’homme datant de 2016 et selon laquelle l’extradition d’Aslan Iandiev vers la Russie était légale au regard de la Convention européenne des droits de l’homme, entre autres du fait des assurances diplomatiques fournies par le bureau du procureur général de la Russie. La Cour constitutionnelle n’a pas étudié la question de la demande d’asile d’Aslan Iandiev, qui est en cours depuis 2010 et qui pourrait rendre l’extradition illégale. D’après l’avocat d’Aslan Iandiev, l’extradition pourrait avoir lieu à tout moment une fois que la Cour constitutionnelle aura remis sa décision par écrit, ce qui devrait arriver sous peu.
Amnesty International craint qu’Aslan Iandiev (de son nom complet Aslan Akhmetovitch Iandiev) ne soit torturé et soumis à des mauvais traitements, s’il est extradé de la Slovaquie vers la Russie. Le 7 février 2018, le ministre de la Justice avait décidé d’autoriser l’extradition, mais cette décision avait été temporairement suspendue le 21 mars, en raison de mesures provisoires prononcées par la Cour européenne des droits de l’homme, faisant valoir qu’Aslan Iandiev pourrait être exposé à des risques de torture et de mauvais traitements en Russie.
En l’extradant, la Slovaquie bafouerait ses obligations de ne pas transférer des personnes relevant de sa compétence vers un lieu où elles risqueraient d’être victimes de torture et d’autres mauvais traitements (principe de non-refoulement), et de garantir leur droit à un procès équitable.