Les proches de Bobomourod Abdoullaïev, journaliste indépendant ouzbek détenu depuis le 27 septembre 2017 dans un centre de détention du Service de la sécurité nationale (SSN) d’Ouzbékistan, ont été autorisés à le voir pour la première fois en trois mois le 10 janvier. Ils n’ont vu aucun signe visible de torture, mais on s’inquiète toujours pour son bien-être. Il n’a pas pu bénéficier des services d’un avocat indépendant depuis décembre 2017.
Le 9 janvier, la mère, la femme et les enfants de Bobomourod Abdoullaïev ont été invités à lui rendre visite au centre de détention provisoire du Service de la sécurité nationale (SSN) à Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan. Cette courte visite de 25 minutes a eu lieu le 10 janvier en la présence d’un agent du SSN. C’était la première fois que les proches de Bobomourod Abdoullaïev ont pu le voir en plus de trois mois, et la visite a été très émouvante. Ses proches ont déclaré que le corps de Bobomourod Abdoullaïev ne présentait pas de signes visibles de torture.
En novembre 2017, l’ONG Groupe d’initiative des défenseurs des droits humains indépendants a fourni un avocat à Bobomourod Abdoullaïev, après que le précédent a démissionné en affirmant que sa santé fragile et son âge avancé l’empêchaient de représenter son client. Le 26 décembre 2017, Bobomourod Abdoullaïev a refusé les services du nouvel avocat. Il a déclaré que cet avocat avait déformé les propos qu’il avait tenus lors de leur première rencontre en affirmant qu’il avait avoué avoir écrit des articles antigouvernementaux sur un site Internet de l’opposition en utilisant un pseudonyme (ce qui est, de l’avis général, la raison de la détention de Bobomourod Abdoullaïev). En Ouzbékistan, les défenseurs des droits humains pensent que Bobomourod Abdoullaïev a été obligé de renvoyer son avocat sous la pression des agents du SSN. Depuis, il n’a pas pu consulter d’avocat indépendant.
Le 27 septembre 2017, Bobomourod Abdoullaïev a été arrêté par des agents du SSN à Tachkent pour avoir prétendument tenté de renverser l’ordre constitutionnel de la République d’Ouzbékistan. Depuis lors, il est incarcéré dans l’un des centres de détention les plus tristement célèbres du pays, où la torture est couramment pratiquée. Il n’a eu qu’un accès limité aux avocats de son choix et à sa famille. Aucune des rencontres n’ont été privées. Des défenseurs des droits humains et des collègues de Bobomourod Abdoullaïev estiment qu’il est pris pour cible en raison de son travail de journaliste et de ses opinions politiques critiques.