Le journaliste Khoudaïberdy Allachov a été arrêté le 3 décembre avec son épouse et sa mère au Turkménistan. Il est accusé de détention de tabac à mâcher, une infraction passible de poursuites pénales, et encourt sept ans d’emprisonnement s’il est reconnu coupable de ces faits. Sa mère reste également détenue à l’heure actuelle.
Le journaliste turkmène indépendant Khoudaïberdy Allachov a été arrêté avec sa mère et son épouse le 3 décembre dans la province de Dachogouz (nord du Turkménistan). Selon les informations recueillies par Amnesty International, des agents armés de la force publique sont entrés à leur domicile et ont trouvé deux petits sachets de tabac à mâcher. Il n’est pas clairement établi s’ils avaient une autorisation de perquisition. Pendant cette intervention, les agents ont frappé Khoudaïberdy Allachov. Lui et sa mère ont été inculpés de détention de tabac à mâcher. La détention, la consommation, la vente, l’entreposage, le transport et la culture de tabac à mâcher sont illégaux au Turkménistan. Cependant, il est courant de chiquer dans ce pays et cette pratique n’avait vraisemblablement jamais donné lieu à des arrestations auparavant.
D’après les éléments reçus par Amnesty International, Khoudaïberdy Allachov aurait « avoué » détenir 11 kg de tabac à mâcher après avoir été soumis à des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Ces faits sont passibles de sept ans d’emprisonnement. Il semblerait que sa mère soit toujours en détention, mais aucune autre information n’est disponible quant à sa situation. Son épouse a été remise en liberté le 3 décembre. Plusieurs sources ont indiqué que Khoudaïberdy Allachov, actuellement détenu au sous-sol du poste de police de Kounia-Ourguentch, est en mauvaise santé et qu’il a le visage enflé et couvert d’ecchymoses à cause des passages à tabac.
Khoudaïberdy Allachov est un collaborateur du service turkmène de Radio Free Europe/Radio Liberty. Il a probablement été pris pour cible en raison de ses activités de journaliste indépendant. Dans le cadre de son travail, il a notamment abordé les pénuries alimentaires, les retards de paiement des salaires et la récolte forcée du coton, sous le pseudonyme Mekan Tachleïev. Les autorités font preuve d’intolérance à l’égard de tout traitement critique de l’information par les journalistes dans le pays et ont recours à de sévères représailles, parmi lesquelles des poursuites pénales sur la base d’accusations inventées, contre ceux qui osent les « défier ».