Plus encore que la "boîte magique" (la télévision) qu’elle découvre à l’âge de 12 ans, ce sont les yeux d’Alain Delon qui, subjuguant la jeune africaine, allaient bouleverser le cours de son existence et lui faire quitter le Sénégal pour l’Eldorado européen. Du moins, le croyait -elle. Il lui faudra d’abord s’affranchir de sa condition de femme, de ce destin inexorablement scellé dans un socle de traditions aussi rigides et moyenâgeuses qu’arbitraires. Les Souvenirs de la Dame en Noir, premier texte écrit et interprété par la jeune comédienne d’origine sénégalaise Maïmouna Geuye, évoquent cette émancipation avec la violence d’un terrible uppercut. Car la belle ne s’en laisse pas compter, répondant coup pour coup avec un humour ravageur et un désarroi non moins palpable face au cortège d’horreur comme aux souffrances à affronter : mariage forcé, viol nuptial, excision, avortement...
Tant dans la forme -le conte- que dans le regard "ethnologique" porté cette fois par Maïmouna Gueye sur la société africaine, Les Souvenirs de la Dame en Noir ne sont pas sans nous rappeler Un Fou Noir au Pays des Blancs de Pie Tshibanda, également produit par la Charge du Rhinocéros.
« Un rendez-vous incontournable, qui résonne avec la force de conviction du témoignage » (Libération)
Réservations 02/537 01 20