La Russie doit abroger les lois de censure portant sur la guerre

Une semaine après le début de son invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, la Russie a adopté des lois instaurant une censure sur les sujets liés à la guerre, et érigeant en infraction grave toute protestation contre l’invasion. Deux ans plus tard, un grand nombre de personnes purgent de longues peines d’emprisonnement pour s’être pacifiquement opposées à la guerre. La Russie doit abroger ces lois iniques et libérer immédiatement toutes les personnes emprisonnées pour avoir exprimé leur opposition à la guerre d’agression.

Vouloir la paix, un crime en Russie

Les lois de censure portant sur la guerre érigent en infraction le fait de propager de « fausses nouvelles » et de « discréditer » les forces armées russes (articles 207.3 et 280.3 du Code pénal), et les assortissent d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans d’emprisonnement. La possibilité de manifester pacifiquement et de s’exprimer librement n’existaient déjà quasiment pas avant l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, mais ces lois visent à bâillonner complètement toute opinion anti-guerre en Russie.

ENFERMÉ·ES POUR AVOIR FAIT USAGE DE LEUR LIBERTÉ D’EXPRESSION

  • L’artiste Alexandra Skotchilenko a été condamnée à sept ans d’emprisonnement pour avoir remplacé des étiquettes de prix dans un supermarché par des messages dénonçant la guerre.
  • Alexeï Gorinov, un adjoint municipal membre de l’opposition, a affirmé que ce que le Kremlin appelait une « opération militaire spéciale en Ukraine » était une « guerre » et a été condamné à une peine de sept ans de prison.
  • Maria Ponomarenko, une journaliste et mère de deux enfants, purge une peine de six ans pour une publication Telegram sur le bombardement d’un théâtre à Marioupol.
  • Un commerçant de Russko-Vysotskoye, Dmitry Skurikhin, purge une peine de 18 mois dans une colonie pénitentiaire pour avoir diffusé des vidéos anti-guerre sur Telegram et peint sa devanture avec des messages anti-guerre. Il est accusé d’avoir "discrédité" les forces armées russes.
  • Vladimir Rumyantsev, un mécanicien-chauffagiste de Vologda, a été condamné à trois ans de prison pour avoir diffusé de "fausses informations" sur les forces armées russes parce qu’il partageait son point de vue sur la guerre en Ukraine.

De plus, à travers la Russie, beaucoup de personnes ont été emprisonnées pour avoir manifesté pacifiquement contre la guerre.

La résistance continue mais la répression aussi

Malgré les lourdes sanctions, des militant·es continuent de s’opposer en Russie à la guerre en Ukraine. Les autorités russes sont toutefois déterminées à aller jusqu’au bout pour faire taire les voix dissidentes. En 2023, le nombre et la durée de peine de prison punissant des publications dénonçant la guerre sur les réseaux sociaux ont augmenté. En 2024, le Parlement a voté en faveur de la confiscation des biens des personnes inculpées d’infractions au titre de ces lois.

Les lois de censure portant sur la guerre bafouent les droits humains. Nous devons être solidaires envers les personnes qui, osent contester la guerre menée contre l’Ukraine.

Ce que vous pouvez faire

Demandez aux autorités russes d’abroger les lois de censure portant sur la guerre et de libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues uniquement pour s’être opposées à la guerre.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit