Sondage sur l’âgisme envers les aînés : les chiffres de 2021

Les stéréotypes, les préjugés et les discriminations envers les aîné·e·s sont partout au sein de notre société. C’est ce que traduisent les chiffres du sondage publié en septembre 2021 par l’institut IPSOS à la demande d’Amnesty International.

Pour pallier à l’étendue de la recherche à effectuer et au manque de données existantes, une première phase exploratoire a été réalisée, au moyen d’entretiens approfondis par visioconférence ou téléphone auprès de personnes de 55 ans et plus. Ces entretiens ont permis de déterminer les différents types de discrimination auxquelles les aîné·e·s sont confronté·e·s en Belgique francophone. Leurs résultats ont ensuite été utilisés pour élaborer le questionnaire de sondage destiné à mesurer l’ampleur de l’âgisme en Belgique francophone, de mesurer comment est perçu ce phénomène par les plus de 55 ans, et d’identifier les profils des victimes et les secteurs particulièrement touchés.

Avoir plus de 55 ans dans la société belge francophone

Selon le sondage, les 55 ans et plus vivent positivement le vieillissement et ont une vision positive d’eux·elles-mêmes. Cependant, dans un contexte social, ce bien-être devient plus nuancé

Plus l’âge est élevé, plus le sentiment d’"aliénation" des aîné·e·s dans et par le reste de la société est fort :

  • seul·e·s 67% des 75 ans et plus se disent intégré·e·s dans la société actuelle contre 79% des 55-64 ans ;
  • 46% des 75 ans et plus constatent que leur opinion est devenue moins importante, contre 26 % des 55-64 ans.

Les femmes sont plus touchées que les hommes par le regard que la société porte sur elles :

  • 53% des femmes pensent que les aîné·e·s ne sont pas représenté·e·s de manière positive dans les médias, les messages publicitaires, etc., contre 37% pour les hommes ;
  • 37% des femmes ne se sentent pas vieilles mais le regard que la société porte sur elles leur donne le sentiment d’être vieille, contre 23% pour les hommes.

Les aîné·e·s appartenant à une minorité sont plus marqué·e·s par le manque de considération :

  • 45% des aîné·e·s appartenant à une minorité considèrent que leur opinion est devenue moins importante, contre 33% des aîné·e·s n’appartenant pas à une minorité ;
  • 31% des aîné·e·s appartenant à une minorité se sentent souvent seul·e·s, contre 22% des aîné·e·s n’appartenant pas à une minorité.

Stéréotypes et préjugés

7 aîné·e·s sur 10 sont victimes de préjugés en raison de leur âge
De quels préjugés parle-t-on ?

La maltraitance envers les aîné·e·s

1 aîné·e sur 4 a été confronté·e à au moins un type de maltraitance

  • la moitié ont été confronté·e·s à une forme maltraitance ou connaît quelqu’un·e qui y a été confronté·e ;
  • 60 % des différents types de maltraitance se produisent au moins une fois par an.

Les plus de 75 ans et les aîné·e·s appartenant à une minorité sont plus sujet·te·s aux négligences (respectivement 11% et 13%). Tandis que les femmes sont plus sujettes que les hommes à la dévalorisation, l’humiliation, l’infantilisation, au dénigrement de valeur.

Le rapport au digital

Les aîné·e·s se sentent moins compétent·e·s dans le domaine du digital et surtout, ne se sentent pas soutenu·e·s. Il y a un manque de reconnaissance et de compréhension des difficultés que les aîné·e·s peuvent rencontrer avec les outils numériques.

  • 4 aîné·e·s sur 10 ne sont pas au point avec la numérisation et ne sont pas en mesure de régler leurs affaires personnelles par voie numérique, en particulier les femmes et les personnes de plus de 75 ans ;
  • la moitié des aîné·e·s vivant seul·e·s (pour qui l’aide pourrait être moins facile) ne sont pas en mesure d’organiser leurs propres affaires par voie numérique.

Les services publics

Dans les relations avec les entreprises, il existe une certaine discrimination en raison de l’âge : 21% des aîné·e·s estiment avoir été abusé·e par une entreprise en raison de leur âge.

Dans les hôpitaux et les pharmacies, les informations ne sont pas toujours claires ou adaptées : 15% des aîné·e·s estiment que les informations fournies par les hôpitaux et les pharmacies ne sont pas claires. Il y a un réel manque de considération et de compréhension des difficultés rencontrées par les aîné·e·s.

Avoir plus de 55 ans au travail

Au travail, près d’un aîné·e sur quatre estime avoir été traité·e différemment dès lors qu’il·elle a dépassé l’âge de 55 ans et qu’il·elle travaillait encore : les employé·e·s plus jeunes ont eu la priorité, après 55 ans ils·elles ont été moins pris au sérieux, on leur a donné moins de responsabilités ... etc.

Après 55 ans, on note. également la difficulté à trouver un emploi. Il y a une réelle contradiction entre la demande importante des employeurs pour des personnes expérimentées et la difficulté à être embauché·e dès lors que l’on a plus de 55 ans.

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