Le 13 mars 2019, 11 militantes, parmi lesquelles les défenseures des droits humains Loujain al Hathloul, Iman al Nafjan et Aziza al Yousef, ont été présentées pour la première fois devant le Tribunal pénal spécial, à Riyadh. Plusieurs d’entre elles ont été poursuivies pour avoir été en contact avec la presse étrangère, avec d’autres militant·e·s et avec des organisations internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch. Certaines ont également été inculpées d’avoir fait campagne pour les droits des femmes et pour l’abandon du système de tutelle masculine. Huit des 13 militantes détenues ont bénéficié d’une libération provisoire en 2019, mais Loujain al Hathloul, Samar Badawi, Nassima al Sada et deux autres défenseures des droits humains sont toujours derrière les barreaux.
Durant les trois premiers mois de leur détention, plusieurs militantes ont été victimes de torture, de violences sexuelles et d’autres formes de mauvais traitement pendant qu’elles étaient détenues au secret et à l’isolement sans pouvoir entrer en contact avec leur famille ou avec un avocat.
Jusqu’à présent, les autorités ont empêché les observateurs indépendants d’enquêter sur les allégations de torture et d’autres mauvais traitements. Les diplomates et les journalistes ne peuvent pas assister aux audiences, qui se tiennent toujours à huis clos.
Amnesty International a décidé d’adopter un autre mode d’action, passant de la mobilisation d’urgence à la campagne de longue durée. Nous continuerons d’appeler les autorités saoudiennes à libérer immédiatement et sans condition toutes les militantes et les défenseures des droits humains détenues, ainsi qu’à autoriser les diplomates, les journalistes et les observateurs indépendants à assister aux audiences de leur procès.