Trop lointaines ou trop longues, il est des guerres qui n’intéressent personne. À Grozny, la guerre est finie, officiellement, mais derrière les mitraillettes et les chars, la Russie est toujours là. Unique journaliste russe à avoir couvert la guerre en Tchétchénie, Anna Politkovskaïa, non-rééducable, du titre que lui donne l’État-major russe, n’est pas là pour juger. Les faits parlent d’eux-mêmes.
Régulièrement menacée, elle revient sans cesse sur le terrain, rapportant les propos de ceux qui témoignent au péril de leur vie. En octobre 2006, Anna Politkovskaïa est retrouvée assassinée dans la cage d’escalier de son immeuble moscovite. La pièce est un montage de six années de notes, d’articles, d’interviews, de correspondances, écrits avec respect, effroi et lucidité sur deux camps qui se déchirent.
Un spectacle vital car il interroge notre espace de parole, c’est-à-dire notre espace de contestation.
Mise en scène : Michel Bernard
Avec : Angelo Bison et Andrea Hancart