Rencontre avec Biram Dah Abeid, le Président du mouvement anti-esclavage mauritanien IRA, qui lutte pour l’abolition effective d’un esclavage par ascendance dans son pays.
Depuis 2008, le gouvernement de Mohamed Ould Abdel Aziz ne cesse de vouloir museler, par tous les moyens, ces voix qui réclament de manière non violente justice et respect de la dignité humaine.
Si les autorités mauritaniennes ont officiellement aboli par trois fois les pratiques ancestrales de l’esclavage (1981, 2007 et 2015), l’usage reste fortement ancré dans la caste des Maures blancs et la justice est réticente à condamner les esclavagistes. Ce fléau concerne essentiellement un groupe ethnique noir, les Haratine, qui représentent près de la moitié de la population. L’ONG Walk Free estime que la Mauritanie est l’un des pays au monde où la « prévalence de l’esclavage » c’est-à-dire la proportion de la population maintenue en état de servitude, est la plus élevée au monde.
En novembre 2014, lors d’une caravane de sensibilisation dans le sud du pays, Biram Dah Abeid est arrêté et condamné à 2 ans de prison ferme pour « appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement non autorisé et rébellion armée ». Il sera libéré en mai 2016.
En juin dernier, la répression s’est encore durcie contre les militants, toujours plus nombreux, du mouvement IRA. Treize dirigeants de l’IRA à Nouakchott sont arrêtés au prétexte d’avoir participé aux émeutes ayant suivi l’évacuation de familles pauvres d’un bidonville de la capitale. Au terme d’une parodie de justice ils sont condamnés à des peines de 3 à 15 ans de prison.
Parmi eux, Hamady Lehbouss, le compagnon de Biram, invité d’un Midi des Drois Humains en novembre 2015.
Après avoir effectué une tournée aux Etats unis où John Kerry l’a honoré du « Prix des Héros contre l’esclavage et la traite des êtres humains », après avoir parcouru plusieurs pays d’Afrique pour sensibiliser les gouvernants au problème endémique de l’esclavage en Mauritanie, Biram Dah Abeid est aujourd’hui en Europe.
Vous aurez l’occasion de l’entendre et lui poser vos questions dans le cadre des Midis des droits humains.
Quand ? Le jeudi 20 octobre 2016 entre 12h30 et 14h
Où ? Au Secrétariat national d’Amnesty International Belgique francophone, rue Berckmans 9 à 1060 Bruxelles.
Pour y participer, l’entrée est libre, mais l’inscription est obligatoire en complétant le formulaire ci-dessous au plus tard le 18 octobre 2016.
Sandwiches et boissons seront offerts aux participants.