Dans tout le Burkina Faso, des milliers de jeunes femmes et de filles sont soumises à des mariages précoces et forcés. Avec 52 % des filles mariées avant 18 ans et près de la moitié d’entre elles déjà mères à cet âge, le Burkina Faso arrive en sixième position du classement des pays d’Afrique où le taux de mariages précoces est élevé. Certaines fillettes sont mariées avant même l’âge de 11 ans. Elles sont censées avoir autant d’enfants que le veut leur mari, quels que soient leurs souhaits personnels et même si une grossesse précoce met leur santé et leur vie en danger. Une fois mariées, nombre d’entre elles doivent faire la cuisine, le ménage, aller chercher de l’eau et travailler dans les champs, de l’aube jusqu’au crépuscule. Très peu ont la chance d’aller à l’école. Certaines filles font tout ce qu’elles peuvent pour fuir un mariage forcé, malgré une pression énorme de la part de leur famille et de la société en général.
Les mariages forcés et précoces sont interdits par la Constitution du Burkina Faso et par le droit international, mais les autorités continuent de fermer les yeux sur le problème.
Dans le cadre de la campagne "Mon corps, mes droits" qui sensibilise et défend les droits sexuels et reproductifs dans le monde, Amnesty International s’est inquiétée à plusieurs reprises du respect de ces droits au Burkina Faso. Deux pétitions sont d’ailleurs en ligne sur ce sujet, l’une sur la question des mariages précoces et forcés et l’autre sur l’accès à la contraception que vous pouvez toujours signer afin d’apporter votre soutien.
Certaines femmes ont toutefois décidé de se mobiliser afin de mettre fin à ce fléau et protéger les générations futures. Dans le cadre d’un Midi des droits humains qui aura lieu le 25 février, nous vous invitons à découvrir leur travail.
Nous aurons la chance de recevoir Hortense Lougué, de l’ASBL burkinabè Association d’appui et d’éveil (PUGSADA). L’ASBL travaille sur les questions de violence liée au genre, d’éducation et de droits humains. Mme Lougué travaille avec des filles — certaines en très bas âge — et des femmes qui ont été forcées de se marier, ainsi qu’avec des victimes de mutilations génitales féminines. PUGSADA développe en ce moment un projet de soutien à l’éducation des filles à risque de mariage forcé. Lors de cet évènement, Mme Lougué sera accompagnée par Noélie Kouraogo, coordinatrice Jeunes et Genre de la section burkinabè d’Amnesty International.
Lors de cette rencontre, nos exposerons également les photos prises par Leila Alaoui, la jeune photographe tragiquement décédée lors de l’attentat de Ouagadougou ce 15 janvier dernier. Elle était en mission pour Amnesty International afin de réaliser une expo photo de portraits de femmes burkinabè.
Quand ?? Jeudi 25 février de 12h30 à 14h.
Où ?? Au Secrétariat national d’AIBF, Rue Berckmans, 9 — 1060 Bruxelles
Si vous désirez participer à cette rencontre, n’oubliez pas de vous inscrire en envoyant un e-mail à Jehona Krenzi : jkrenzi(at)amnesty(point)be