18 décembre 2006 : agissez pour les droits des migrants à l’occasion de la journée internationale des migrants

Amnesty international (AI) saisit l’occasion de la journée internationale des migrants pour rappeler que les politiques et pratiques gouvernementales doivent protéger les droits des humains de tous les migrants. En outre, notre organisation vous invite à participer à une action en faveur des migrants en Corée du Sud.

1) Vivre dans l’ombre : les droits des migrants

En observant la situation des migrants aujourd’hui dans le monde, il apparaît clairement que de nombreux gouvernements ne remplissent pas leurs obligations à leur égard. Il en résulte que chaque année des milliers de personnes meurent en tentant de parvenir dans d’autres pays. Un grand nombre de ceux qui survivent à l’épreuve souvent très douloureuse du voyage vers un nouveau pays sont confrontés aux atteintes et à l’exploitation qui sont le fait de trafiquants, d’employeurs sans scrupules et de représentants de l’État. Ceux qui n’ont pas de statut officiel et que la loi ne protège pas se voient souvent refuser le droit à l’éducation, à la santé et au logement, et sont condamnés à vivre et travailler dans des conditions effroyables et dégradantes.

Le document d’AI ci-joint, Vivre dans l’ombre : les droits des migrants (décembre 2006, Index AI : POL 33/006/2006), met en lumière certaines des violations auxquelles les migrants sont confrontés et définit un plan d’action pour défendre leurs droits. Cette campagne doit principalement placer les migrants et leurs droits au cœur de tout débat sur l’émigration, développer l’obligation de rendre des comptes pour les atteintes aux droits humains des migrants, et faire en sorte que la législation et les politiques nationales et régionales concernant les migrations soient conformes aux normes internationales des droits humains.

Au centre du plan d’action proposé par AI pour les droits des migrants se situe l’appel à traiter tous les migrants dans le plein respect et de leurs droits humains et de leur dignité. Il faut développer des stratégies pour contrer la désinformation, les préjugés et la peur qui caractérisent beaucoup trop souvent les discussions sur les problèmes d’émigration tant chez les décideurs que dans la population.

Cette introduction s’efforce de formuler le message essentiel d’AI à la population, aux décideurs et autres acteurs : les droits des migrants font effectivement partie des droits humains. La principale préoccupation d’AI est de faire en sorte que les droits humains des migrants soient respectés, protégés et favorisés. Si l’élaboration des politiques migratoires est essentiellement de la responsabilité de chaque gouvernement, chacune de ces politiques doit être compatible avec le droit et les instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Il existe déjà un ensemble non-négligeable de lois et normes internationales relatives aux droits de l’homme qui garantissent les droits humains des migrants. Cependant, le problème est que les gouvernements et les autres organes de décision n’ont pas la volonté politique nécessaire pour inscrire ces garanties dans la pratique et prendre des mesures significatives pour le respect, la protection et la promotion des droits des migrants.

Cette crise silencieuse des droits humains est une honte pour notre monde... Les migrants font partie de la solution et non du problème. On ne doit pas en faire des boucs émissaires pour toute une gamme de maux sociaux.
Kofi Annan, Allocution au Parlement européen, 29 janvier 2004

Pour consulter le rapport d’Amnesty International, Vivre dans l’ombre : les droits des migrants (décembre 2006, POL 33/006/2006), cliquez sur

droitsmigrants.doc

2) Protégez les droits des migrants en Corée du Sud !

En Corée du Sud, les migrants sont souvent victimes d’atteintes aux droits humains de la part d’employeurs sans scrupules ou du gouvernement. Ils sont privés des droits du travail, de la liberté d’association, du droit de circuler librement, ainsi que du droit à la liberté et à la sécurité.

Les restrictions au droit de circuler librement

Selon la législation actuelle, les migrants ne peuvent changer de travail qu’avec la permission de leur employeur. Par ailleurs, les contrats de travail doivent être renouvelés chaque année.

De nombreux employeurs ont profité de ces restrictions pour exploiter les travailleurs migrants. Ils ne leur accordent aucune formation, les font travailler de longues heures dans des conditions médiocres, ne leur versent pas leurs salaires et confisquent leurs documents officiels, y compris les passeports et les permis de travail, afin de les empêcher de trouver un autre emploi.

En Corée, près d’un tiers des travailleurs migrants sont des femmes. Elles sont tout particulièrement exposées au risque d’exploitation, et notamment à la violence sexuelle.

Cette situation a contraint de nombreux migrants à travailler dans l’illégalité, ce qui leur fait courir le risque d’être arrêtés et expulsés du pays. Poussées à bout, certaines de ces personnes se sont suicidées.

Privés du droit de fonder un syndicat

Les travailleurs migrants se voient aussi systématiquement refuser le droit de fonder des syndicats. Ceux qui ont tenté de le faire ont été arrêtés et renvoyés de force vers leur pays d’origine. Pourtant, la Corée du Sud est partie aux pactes internationaux reconnaissant le droit à la liberté d’association.

AI Corée du Sud a lancé une pétition de soutien aux travailleurs migrants dans le pays, et participé à une manifestation pour promouvoir les droits de ces personnes, à Séoul, le dimanche 17 décembre.

Aidez AI Corée du Sud. Demandez au gouvernement coréen de protéger et de respecter les droits humains de tous les travailleurs migrants.

Modèle de lettre

Monsieur le Premier ministre,

À l’occasion de la Journée internationale des migrants 2006, je souhaiterais attirer votre attention sur les préoccupations d’Amnesty International concernant les droits des travailleurs immigrés en Corée du Sud.

Tout en reconnaissant que la Corée du Sud a cherché à améliorer leur situation, l’organisation constate encore des atteintes aux droits de ces personnes.

Je vous demande donc, ainsi qu’au gouvernement sud-coréen, de prendre les mesures suivantes :

• éliminer les restrictions au droit de circuler librement pour les travailleurs migrants, et fournir des mécanismes efficaces permettant de traiter les plaintes de ces derniers contre leurs employeurs ;

• promouvoir, pour ces personnes, la liberté d’association et le droit de fonder des syndicats ;

• ratifier et mettre en oeuvre la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (Convention des travailleurs migrants).

Je vous remercie de l’attention que vous porterez à cette question.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de ma très haute considération.

Premier Ministre Han Myeong-Sook

Bureau du Premier Ministre

Central Government Complex

77-6 Sejong-no, Chongno-gu

Séoul, République de Corée

Adresse électronique : m-opm@opm.go.kr

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