Ce lundi 9 janvier, à l’occasion des deux ans de la séance de flagellation subie par Raif Badawi, une cinquantaine de militants d’Amnesty International se sont rassemblés devant l’ambassade d’Arabie saoudite pour réclamer la libération du blogueur et celle de tous les prisonniers d’opinion détenus dans les prisons du royaume saoudien. Une opération d’envergure, tenue secrète jusqu’au coup de départ, a été menée pour délivrer un message clair aux autorités saoudiennes, avec des projections sur la façade de l’ambassade : « Amnesty is watching you ».
Raif Badawi est le fondateur du forum en ligne « Les libéraux saoudiens », qui encourageait le débat sur des questions politiques et sociales. Il a été arrêté le 17 juin 2012 et condamné en appel le 7 mai 2014 à 10 ans d’emprisonnement, 1 000 coups de fouets et une amende d’un million de riyals saoudiens (environ 230 000 euros) pour avoir créé le forum et pour avoir « insulté l’Islam ». Le 9 janvier 2015, Raif Badawi s’est vu administrer les 50 premiers coups prévus par la peine à laquelle il a été condamné, et vit depuis sous la menace constante de la reprise des séances de flagellation.
“ L’énorme mobilisation du public en Belgique et dans le monde a sans doute contribué à suspendre cette horrible sentence, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. Mais il faut maintenir la pression pour qu’aucun coup ne lui soit porté et qu’il soit libéré, tout comme doivent l’être les nombreux prisonniers d’opinion injustement emprisonnés pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression. Certains, comme Raif, subissent de mauvais traitements et d’autres sont condamnés à mort, souvent à la suite de procès iniques.”
Une pétition Amnesty demandant la libération de Raif Badawi et l’annulation de sa condamnation est disponible sur le site d’Amnesty International. Depuis deux ans, près de 80 000 signatures ont été récoltées en faveur du jeune blogueur en Belgique.