Communiqué de presse

Afghanistan. Le président Karzaï doit immédiatement suspendre plusieurs exécutions imminentes

Hamid Karzaï, le président afghan, doit immédiatement empêcher l’exécution imminente de 16 condamnés à mort, a déclaré Amnesty International.

Le président Karzaï a donné son aval à ces exécutions lundi 19 novembre ; d’après un porte-parole du gouvernement, il s’agit là de la dernière étape de la procédure officielle aux termes du droit afghan.

« Nous exhortons le président Karzaï à suspendre ces exécutions immédiatement. Le nombre de personnes susceptibles d’être mises à mort par l’État est à lui seul indicatif d’une utilisation particulièrement choquante du châtiment le plus cruel et inhumain qui soit », a souligné Polly Truscott, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

On ne sait pas clairement quand ces exécutions auront lieu, mais il est arrivé par le passé que les autorités mettent des condamnés à mort très peu de temps après que le président ait donné son feu vert.

« La peine de mort ne doit jamais être utilisée à des fins politiques ou pour soigner une cote de popularité. Le président Karzaï aurait beaucoup à gagner en terme de crédibilité s’il faisait plus d’efforts afin que l’état de droit soit respecté en Afghanistan, où des détenus sont fréquemment torturés, la justice manque d’indépendance et de graves crimes et violations des droits humains restent souvent impunis », a poursuivi Polly Truscott.

Quelque 200 prisonniers se trouveraient actuellement dans le quartier des condamnés à mort en Afghanistan, tandis que des sentences capitales continuent à être prononcées dans ce pays.

« L’efficacité et l’impartialité de la justice afghane continuent à inspirer de sérieux doutes, qu’il convient de dissiper immédiatement », a ajouté Polly Truscott.

Le fait que l’Afghanistan continue à recourir à la peine capitale va nettement à l’encontre de la tendance abolitionniste constatée tant en Asie que dans le reste du monde.

Depuis 2007, l’Assemblée générale (AG) des Nations unies a adopté trois résolutions en faveur d’un moratoire universel sur le recours à la peine de mort ; le nombre de pays se prononçant en faveur de celles-ci a augmenté à chaque fois.

Dans la soirée du 19 novembre, lors d’un vote sur le texte d’une quatrième résolution au sein d’une Commission de l’AG, l’Afghanistan s’est abstenu. Le texte sera soumis à un vote final lors d’une séance plénière de l’AG en décembre 2012.

Sur le plan régional, d’autres pays asiatiques tels que l’Indonésie, la Malaisie et Singapour adoptent des mesures modestes mais significatives dans le but de limiter le recours à la peine de mort.

« Les avancées positives observées ailleurs dans la région Asie-Pacifique rendent la décision du président Karzaï d’approuver une nouvelle série d’exécutions encore plus décevante », a conclu Polly Truscott.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature ou les circonstances du crime commis, ou encore la méthode utilisée pour procéder à l’exécution. La peine capitale viole le droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.

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