Communiqué de presse

Afghanistan. Mesures et responsabilités concernant les victimes civiles à la suite du transfert du contrôle en matière de sécurité

Les forces de sécurité afghanes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter de faire des victimes parmi la population civile et pour rendre des comptes pour les cas de victimes civiles, a déclaré aujourd’hui Amnesty International alors que la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’OTAN vient de leur rendre la responsabilité du maintien de la sécurité dans le pays.

L’organisation exhorte également les autorités afghanes à enquêter sur les allégations selon lesquelles les opérations menées par les forces de sécurité nationales ont fait des victimes parmi les civils.

« Les forces de sécurité nationales sont tenues au titre du droit international de répondre de leurs actes et d’accorder des réparations pour les victimes civiles d’opérations militaires », a souligné Polly Truscott, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA), le nombre de victimes civiles causées par des opérations des forces de sécurité nationales a augmenté en 2012. Ces forces sont cependant peu disposées à reconnaître leurs responsabilités, et encore moins à les assumer, en cas de victimes civiles. Il est dès lors fort probable que le nombre de victimes civiles causées par les opérations des forces de sécurité nationales soit supérieur à ce qui est signalé.

« Les cas de victimes civiles et de destruction de biens civils doivent tous être repérés et faire l’objet d’investigations, et les forces de sécurité nationales doivent aussi veiller à ce que des réparations effectives soient accordées en temps voulu », a ajouté Polly Truscott.

Amnesty International a dit que la coalition internationale devait intensifier ses efforts pour aider le gouvernement afghan à créer un mécanisme indépendant et efficace chargé d’une mission de surveillance et d’enquête pour les cas de civils tués ou blessés et chargé de fournir des réparations complètes.

L’organisation reconnaît que les autorités afghanes ont pris des mesures concrètes depuis l’an dernier pour enquêter sur les cas de victimes civiles et pour empêcher de tels cas et protéger les civils.

En mars 2012, le gouvernement a publié une ordonnance présidentielle demandant à toutes les forces de sécurité de respecter la législation, les politiques et les procédures afghanes lors des opérations spéciales. Deux mois plus tard, il a mis en place l’Équipe de suivi des victimes civiles au sein du Centre de coordination de l’information présidentielle et en octobre de l’an dernier il a nommé un conseiller auprès du président Karzaï chargé de la protection des civils.

« Malheureusement, ces mesures s’avèrent insuffisantes, si l’on en juge par la forte augmentation du nombre de victimes civiles imputables notamment aux forces de sécurité nationales et par l’indifférence manifeste des hauts responsables de ces forces », a déploré Polly Truscott.

Amnesty International appelle à la fois les autorités afghanes et les forces internationales opérant dans le pays à anticiper, surveiller et évaluer l’impact des opérations militaires sur les populations locales, et à prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire au maximum les déplacements dans les zones concernées.

Complément d’information

Le 18 juin, le président Hamid Karzaï a annoncé la mise en œuvre de la cinquième et dernière étape du processus de transfert aux forces afghanes du contrôle de la sécurité. La Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’OTAN est actuellement en train de transférer aux forces de sécurité afghanes le contrôle des 95 districts qui étaient encore contrôlés par l’OTAN, parmi lesquels figurent des bastions talibans dans le sud et l’est du pays.

La coalition militaire de la FIAS va cependant continuer d’assumer des responsabilités en matière de soutien militaire aérien et de soutien pour les opérations de combat jusqu’au retrait, à la fin de 2014, de tous ses soldats encore présents dans le pays.

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