Communiqué de presse

Afghanistan : les récentes attaques montrent à quel point il est urgent de mieux protéger les civils

La récente augmentation du nombre de civils tués en Afghanistan montre à quel point il est urgent que toutes les parties au conflit prennent de meilleures mesures pour éviter les pertes parmi la population, a déclaré Amnesty International mardi 9 avril.

Lundi, au moins neuf civils ont été tués et 20 autres blessés lorsqu’un autocar a sauté sur une bombe sur une route de la province du Wardak, dans l’est du pays. On soupçonne que les talibans sont responsables de cette attaque.

La veille, dans la province orientale de la Kunar, au moins 12 civils, dont 10 enfants, auraient été tués par des frappes aériennes de l’OTAN lors d’un long affrontement entre, d’une part, la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et les forces afghanes et, d’autre part, les talibans.

« Il faut que l’OTAN et la FIAS mènent une enquête exhaustive sur les pertes parmi les civils qui résulteraient de leurs opérations, qu’elles prévoient des réparations et qu’elles engagent des poursuites contre les personnes soupçonnées de violations, a déclaré Polly Truscott, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Elles doivent dédommager les victimes et leurs proches avant le retrait de leurs contingents l’année prochaine, afin d’éviter de laisser derrière elles des affaires non résolues. »

« L’OTAN et l’ISAF doivent montrer que le fait d’être les principaux partenaires du gouvernement afghan ne les met pas au-dessus des lois dans la conduite des hostilités. »

Ces deux attaques sont intervenues moins d’une semaine après un autre fait de guerre ayant entraîné la mort de nombreux civils.

Le 3 avril, au moins 41 civils ont été tués et plus d’une centaine blessés lors d’une attaque contre un site officiel dans la province de Farah, dans le sud-ouest de l’Afghanistan. Les talibans ont revendiqué cet assaut alors qu’ils avaient déclaré auparavant qu’ils s’engageaient à réduire les pertes civiles.

« Toutes les parties au conflit doivent exercer une distinction entre les civils et les combattants, a déclaré Polly Truscott. Les lois de la guerre interdisent les attaques aveugles, et prendre délibérément des civils pour cibles constitue un crime de guerre. »

D’après la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA), 2 754 civils ont été tués en 2012 dans le cadre du conflit ; les forces internationales et afghanes seraient responsables de 8 % de ces morts.

L’année dernière, les talibans et les autres groupes d’insurgés se sont rendus coupables de 2 179 morts de civils résultant de l’utilisation aveugle d’explosifs artisanaux ou d’attaques visant délibérément des civils.

« Les États membres de l’OTAN et de la FIAS doivent intensifier l’aide qu’ils fournissent à l’Afghanistan pour la création d’un mécanisme d’observation et d’enquête en cas de morts et de blessures parmi les civils, et l’attribution de dédommagements dans un délai raisonnable lorsque de tels actes ont été commis », a ajouté Polly Truscott.

« Il incombe à toutes les parties au conflit, y compris aux forces internationales, d’instaurer la sécurité en Afghanistan en respectant les droits humains et le droit international humanitaire, ainsi que l’état de droit. »

Amnesty International demande une fois encore à la Cour pénale internationale d’enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité dont se seraient rendues coupables toutes les parties au conflit en Afghanistan.

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