« Les défaillances de longue date de la justice pénale et les discours populistes expliquent en partie la dernière vague de violences xénophobes dirigées contre les réfugiés, les migrants et les demandeurs d’asile en Afrique du Sud, a déclaré Shenilla Mohamed, directrice exécutive d’Amnesty International Afrique du Sud.
« Cela fait des années que les autorités sud-africaines ne prennent pas les mesures nécessaires pour endiguer la flambée de crimes xénophobes que le pays connaît depuis au moins 2008 et pour traduire en justice les responsables présumés de ces actes.
« Les leaders politiques doivent cesser de tenir des propos discriminatoires et provocateurs sur les migrants et les étrangers, particulièrement durant leurs campagnes électorales à l’approche des scrutins.
« Au lieu de faire des commentaires qui risquent d’attiser les violences xénophobes, les autorités devraient lutter contre les stéréotypes négatifs, éradiquer la discrimination et favoriser une plus grande égalité et cohésion sociale en Afrique du Sud.
« Les autorités sud-africaines doivent assurer la protection des réfugiés, des migrants et des demandeurs d’asile contre les attaques xénophobes. Le gouvernement doit prendre des mesures concrètes afin d’amener les auteurs présumés à rendre des comptes. Il doit commencer par lutter contre l’impunité qui prévaut pour les crimes passés liés à la xénophobie. »
Complément d’information
La rencontre du 5 avril est une réunion de suivi, les participants s’étant déjà rencontrés une première fois le 1er avril. Ces rencontres ont été organisées en réponse à la récente flambée d’attaques à Durban, dans la province du KwaZulu-Natal.
L’Afrique du Sud se débat avec des épisodes récurrents de xénophobie depuis 2008, qui sont partiellement alimentés par l’impunité.