Alors que des manifestations se préparent, la répression exercée contre les militants azerbaïdjanais s’intensifie


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

31 mars 2011

Index AI : PRE01/173/2011

Les autorités azerbaïdjanaises doivent cesser de réprimer la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International jeudi 31 mars, alors que 11 militants politiques ont été arrêtés à la veille de la manifestation prévue samedi 2 avril dans le cadre de la « Journée de la colère ».

Les autorités ont fait barrage avec violence aux dernières initiatives de militants visant à organiser des manifestations inspirées par les soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.


« La répression préventive qu’exerce le gouvernement azerbaïdjanais contre ceux qui réclament une réforme est à la fois vaste et impitoyable
, a déploré John Dalhuisen, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Alors que le climat à l’intérieur du pays est de plus en plus hostile à toute forme de dissidence, les nouveaux cas de journalistes et militants azerbaïdjanais harcelés envoient des messages effrayants à ceux qui tentent d’exercer leur droit à la liberté d’expression. »

Parmi les 11 militants arrêtés jeudi 31 mars à la veille de la manifestation organisée via Facebook, figurent Ilham Huseynli, vice-président du Parti du front populaire d’Azerbaïdjan (PFPA), Karim Mehdiyev, membre du PFPA, Yagub Babanli, membre du Parti du Front populaire Classique et les jeunes militants Khalid Amanli, Rovshan Nasili et Tabriz Qasimov.

Pendant ce temps, les partisans du gouvernement participaient à un rassemblement devant la maison du dirigeant de l’opposition Ali Karimli. La foule a scandé des slogans l’accusant d’être un traître et un homosexuel, alors que les policiers présents se contentaient d’assister à la scène.

La dernière vague d’arrestations a débuté le 29 mars, lorsque Nazim Abbasli, membre du Parti démocrate d’Azerbaïdjan, a été placé en détention administrative pendant cinq jours. Les arrestations devraient se poursuivre pendant toute la nuit et dans les jours qui viennent.

Ces mesures font écho aux méthodes préventives auxquelles les autorités ont recouru pour empêcher les manifestations des 11 et 12 mars, lorsque plusieurs jeunes militants qui ont annoncé la manifestation sur Internet ont été arrêtés sur la base d’accusations douteuses et condamnés à l’issue de procès qui n’auraient pas respecté les normes internationales.

Le rassemblement pacifique organisé le 12 mars dans la capitale Bakou par des partis d’opposition a été dispersé avec violence. De très nombreuses personnes ont été arrêtées et plusieurs frappées.

« L’augmentation du nombre de cas de harcèlement et de violences contre les militants et les journalistes en Azerbaïdjan est plus que préoccupant. La tendance semble illustrer la détermination des autorités à éradiquer toute forme de dissidence », a conclu John Dalhuisen.

Les journalistes, les cybermilitants et les membres des organisations de défense des droits humains, notamment, sont pris pour cibles dans le cadre de la répression.

Voir aussi :
Clampdown on activists intensifies in Azerbaijan ahead of 2 April protests

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