Amnesty lance une pétition en Belgique en faveur d’Ali Mohammed Baqir al Nimr, ce jeune chiite saoudien qui risque d’être exécuté très prochainement pour des crimes commis alors qu’il était mineur d’âge, et dont les aveux lui auraient été extorqués sous la torture. La sentence, qui a été confirmée en appel, a lieu alors que l’Arabie saoudite vient de prendre la direction d’une des commissions consultatives du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
“Cette pétition n’est pas la seule que nous lançons en faveur d’individus en danger en Arabie saoudite, qui se distingue une nouvelle fois par son immense mépris pour les droits humains. C’est très préoccupant, surtout lorsqu’on sait que l’ambassadeur de ce pays à l’Office des Nations unies chapeaute maintenant un groupe dont le rôle est notamment de choisir les experts chargés d’observer et rapporter les atteintes aux droits de l’homme dans le monde !”, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. “ Par ailleurs, nous rappelons avec vigueur à l’Arabie saoudite qu’en condamnant un homme à la peine de mort pour des faits commis alors qu’il avait moins de 18 ans, elle ne respecte pas ses obligations internationales."
Ali Mohammed Baqir al Nimr n’avait que 17 ans lorsqu’il a été arrêté le 14 février 2012. Il a été condamné à mort le 27 mai 2014 par le Tribunal pénal spécial de Djedda, qui l’a déclaré coupable de participation à des manifestations contre le gouvernement, d’attaque à l’encontre des forces de sécurité, de possession d’une mitrailleuse et de vol à main armée. La Cour a fondé sa décision sur des aveux qui, selon Ali al Nimr, lui ont été extorqués sous la torture et qui ont ensuite servi de preuves lors de son procès. Le jeune homme n’a par ailleurs pas été autorisé à consulter son avocat au cours des différentes phases de sa détention et de son procès. La sentence a été confirmée en appel par les juges du Tribunal pénal spécial et de la Cour suprême. Dès que le roi aura ratifié cette condamnation, Ali Mohammed Baqir al Nimr pourra être exécuté.
Amnesty International exhorte les autorités saoudiennes à respecter les obligations qui lui incombent au titre du droit international. En condamnant Ali al Nimr à la peine de mort pour des crimes commis alors qu’il avait moins de 18 ans, l’Arabie saoudite viole la Convention relative aux droits de l’enfant à laquelle elle est partie.
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