Amnesty s’insurge contre l’interdiction de voyager qui frappe Raif Badawi

Raif Badawi interdiction de voyager

Amnesty International se réjouit de la libération du blogueur saoudien Raif Badawi, mais s’insurge contre l’interdiction de voyager pendant 10 ans qui le frappe. Condamné notamment à 10 ans de prison en 2014 – peine assortie d’une interdiction de voyager de 10 ans après la fin de sa détention – pour avoir créé un forum en ligne de débat public et « insulté l’islam », il ne pourra ainsi pas rejoindre sa femme et ses enfants qui vivent maintenant au Canada.

« Alors qu’il n’aurait jamais dû passer un seul jour en prison, Raif Badawi, qui a été condamné à une peine cruelle et inhumaine pour le simple fait d’avoir fait usage de son droit à la liberté d’expression, continue d’être persécuté par les autorités de son pays. Nous appelons ces dernières à lever immédiatement l’interdiction de voyager et toutes les autres conditions de libération imposées à Raif », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

Poète et militant saoudien, Raif Badawi a été arrêté le 17 juin 2012 et condamné en 2014 à 10 ans de prison, suivis d’une interdiction de voyager pendant 10 ans et d’une amende d’un million de riyals saoudiens (plus de 239 000 €). Il a également été condamné à un châtiment cruel et inhumain de 1 000 coups de fouet, dont les 50 premiers ont été administrés sur une place publique de Djeddah le 9 janvier 2015. Si les séances de flagellation ont par la suite été systématiquement reportées – pour raison médicale d’abord, pour des raisons non communiquées ensuite –, Raif Badawi a vécu sept années sous la menace constante de ce châtiment.

Raif Badawi est également le frère de l’éminente défenseure des droits humains Samar Badawi, qui a été condamnée en novembre 2020 à cinq années de prison à l’issue d’un procès manifestement inéquitable en raison de son militantisme pacifique et qui a été libérée en juin 2021 ; elle fait également l’objet d’une interdiction de voyager (cinq années).

« Les autorités saoudiennes utilisent les interdictions de voyager de manière arbitraire pour réduire au silence, intimider et contrôler les militant·es, comme Loujain al Hathloul, Nassima al Sada et Samar Badawi. Nous exigeons que ces interdictions, qui entretiennent un climat de répression généralisée de la liberté d’expression, soient immédiatement levées pour tou·tes les militant·es pacifiques qui en sont victimes et abandonnées en tant que pratique punitive qui viole le droit à la liberté de mouvement », précise Philippe Hensmans.

Amnesty International a déclaré Raif Badawi prisonnier d’opinion dès 2012 et n’a cessé depuis lors d’agir en sa faveur, notamment pour sa libération immédiate et sans condition. En Belgique, ce soutien s’est traduit par de très nombreuses actions de mobilisation, le lancement d’une pétition – qui a récolté des dizaines de milliers de signatures en Belgique –, l’organisation de divers événements et la mise en lumière de son cas dans le cadre du Marathon des lettres. Particulièrement soutenu par les groupes locaux d’Amnesty International, Raif Badawi, suite à la mobilisation de ces derniers, différentes villes et communes en Belgique (Bruxelles-Ville, Ellezelles, La Louvière, Pont-à-Celles et Vielsalm) ont publiquement soutenu le prisonnier d’opinion saoudien.

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