Amnesty International demande instamment à la Chine d’annuler les condamnations à mort de manifestants tibétains

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International condamne la décision prise par un tribunal de Lhassa d’infliger la peine capitale à deux Tibétains, Losang Gyaltse et Loyar, accusés d’avoir déclenché des tirs mortels au cours des manifestations de mars 2008. Deux autres personnes ont été condamnées à mort avec un sursis de deux ans à exécution et une personne a été condamnée à la réclusion à perpétuité.

On ne sait pas s’ils ont l’intention de faire appel ; la Cour populaire suprême de Chine examinera en dernier ressort les condamnations à mort prononcées ce mercredi 8 avril, comme elle le fait pour toutes les condamnations à la peine capitale.

« Amnesty International condamne les peines de mort prononcées à l’encontre de Losang Gyantse et de Loyar. Nous avons recensé de nombreux exemples de procès inéquitables aboutissant à des condamnations à mort en Chine. Dans ces conditions, il est peu probable que les condamnations prononcées se justifient. Nous demandons instamment leur annulation », a déclaré Sam Zarifi, directeur Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Selon un porte-parole du tribunal, une autre personne, Tenzin Phuntsog, qui s’est vu infliger une condamnation à la peine capitale avec un sursis à exécution de deux ans, a reconnu sa culpabilité après son arrestation. La torture reste courante en Chine et les tribunaux admettent les preuves obtenues par la torture. Cela ajoute à l’inquiétude concernant les aveux de Tenzin Phuntsog et le traitement qui lui a été réservé.

De source officielle, 76 personnes ont été condamnées en lien avec les manifestations avant l’annonce des condamnations de ce jour. Les personnes reconnues coupables précédemment ont été condamnées à des peines allant de trois ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité. La plupart ont été condamnées pour« avoir allumé des incendies volontaires, cherché querelle et provoqué des troubles à l’ordre public, réuni des foules en vue de s’attaquer à des organes de l’État, perturbé des services publics et s’être livrées à des actes de pillage ». Au moins sept personnes ont été condamnées pour « espionnage » ou pour avoir « illégalement fourni des informations à des organisations et personnes basées à l’étranger ».

Plus d’un millier de personnes détenues en lien avec les manifestations de mars 2008 manquent encore à l’appel selon la Commission des États-Unis sur la Chine. Selon les autorités chinoises, 21 personnes ont été tuées par des manifestants violents ; de sources tibétaines, plus d’une centaine de Tibétains auraient péri dans la répression qui s’est ensuivie.

Selon les recherches menées par Amnesty International, la Chine a procédé à au moins 1718 exécutions en 2008 et a condamné 7003 personnes à mort. Le gouvernement chinois restreint toujours les entrées au Tibet, ce qui fait craindre une sous-estimation des violations des droits humains.

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