Le Conseil des droits de l’homme adopte les conclusions de l’Examen périodique universel (EPU) sur la République tchèque.
Amnesty International se félicite des déclarations du gouvernement tchèque, qui s’est engagé à supprimer la ségrégation dans les écoles et à assurer l’égalité d’accès à l’éducation pour les élèves roms. Toutefois, l’organisation rappelle que, malgré des engagements similaires pris par le passé, la ségrégation des Roms persiste dans le secteur éducatif.
La Cour européenne des droits de l’homme et un certain nombre d’organismes de suivi des droits humains ont récemment exprimé des préoccupations quant à la discrimination continue, généralisée et systématique des enfants roms dans ce secteur.
En septembre 2011, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) a constaté que la ségrégation des enfants roms persistait dans l’enseignement, et a recommandé au gouvernement tchèque de prendre des mesures concrètes pour corriger cette situation.
Par ailleurs, Nils Muižnieks, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, a déclaré en novembre 2012 que les « écoles pratiques » (les anciennes « écoles spéciales » n’offrant que des cursus limités) perpétuaient la ségrégation des enfants roms, les inégalités et le racisme. Il a demandé que ces écoles soient progressivement éliminées et remplacées par des écoles ordinaires disposées à accueillir et à soutenir tous les élèves, indépendamment de leur origine ethnique.
Ces observations et critiques reflètent la décision de 2007 de la Cour européenne des droits de l’homme établissant que la République tchèque avait violé le droit des enfants roms à une éducation sans discrimination, en les plaçant dans des « écoles spéciales » n’offrant qu’un enseignement de moindre qualité. Cinq ans après cette décision, la ségrégation des enfants roms se poursuit dans les écoles tchèques.
Amnesty International se félicite que plus de 20 États aient soulevé la question d’une éducation non discriminatoire en République tchèque, notamment en demandant la mise en œuvre d’un plan d’action national pour une éducation inclusive et la fin de la ségrégation illégale des enfants roms dans les écoles.
La République tchèque a accepté ces recommandations importantes, et a assuré que l’égalité des chances serait un élément central des nouvelles stratégies de développement de l’éducation. Amnesty International salue également les propos du ministre tchèque de l’Éducation, Petr Fiala, qui a affirmé que l’éducation inclusive et la lutte contre la ségrégation étaient des priorités de son ministère lors d’un entretien avec des délégués de l’organisation en novembre 2012.
Amnesty International exhorte le gouvernement tchèque à concrétiser ses engagements visant la fin des discriminations contre les enfants roms dans le secteur éducatif. L’organisation appelle les autorités tchèques à mettre en œuvre d’urgence les réformes qui assureront que les milliers d’enfants roms du pays puissent bénéficier de l’égalité d’accès à l’éducation, comme les enfants non roms.
Complément d’information
Au cours de sa 22e session, le 13 Mars 2013, le Conseil des droits de l’homme a adopté les conclusions de l’EPU sur la République tchèque. Avant cela, Amnesty International a prononcé la déclaration orale ci-dessus.
Amnesty International avait déjà fourni des renseignements sur la situation des droits humains en République Tchèque : http://www.amnesty.org/en/library/asset/EUR71/003/2012/en/afb73b78-d8dd-428c-b27f-25e110c8f50f/eur710032012en.pdf