Amnesty International : l’Ukraine doit réformer sa police en prévision de l’Euro 2012

L’Ukraine doit réformer sans délai sa force de police en prévision de l’Euro 2012 de football, a averti Amnesty International vendredi 2 décembre. Alors que les équipes pensent aux résultats du tirage au sort d’aujourd’hui, l’organisation a exprimé sa préoccupation quant à la sécurité des supporters entrant en contact avec la police ukrainienne, notoirement corrompue.

« Dans le système actuel, la police ukrainienne est très rarement amenée à rendre des comptes pour ses actions. Il est fréquent que des agents abusent de leur pouvoir pour soutirer de l’argent ou torturent des détenus pour obtenir des “aveux” sous la pression qu’ils subissent pour résoudre une affaire  », a souligné John Dalhuisen, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

À l’heure actuelle, les enquêtes sur des violations commises par des policiers sont confiées à leurs collègues du bureau local du ministère public. Par conséquent, les procureurs sont réticents à engager des poursuites. Dans son récent rapport intitulé No Evidence of a Crime : Paying the price for police impunity in Ukraine, Amnesty International fait état de nombreux cas où des allégations fondées de torture sont déclarées irrecevables par des représentants du ministère public donnant la réponse type selon laquelle il n’y a « aucune preuve d’une infraction ».

« Tant que les policiers resteront impunis pour les infractions qu’ils commettent, ils n’auront pas de comptes à rendre au public et pourront faire ce qui leur plaît », a ajouté John Dalhuisen.

En octobre, Amnesty International a appelé les autorités ukrainiennes à indiquer clairement à leurs subordonnés que les violences policières feraient l’objet d’enquêtes pénales. L’organisation a également recommandé la création d’un organisme indépendant pour enquêter efficacement sur les plaintes déposées contre la police.

Bien qu’elles aient reconnu que des milliers d’Ukrainiens sont victimes de violations aux mains de la police chaque année, les autorités ont rejeté ces recommandations en affirmant qu’elles étaient difficilement applicables.

Amnesty International réclame une nouvelle fois la mise en place d’un organisme indépendant chargé d’enquêter sur les violences policières, mesure que l’organisation estime essentielle pour garantir que les infractions commises par des policiers donnent lieu à des poursuites, et donc pour mettre fin à la délinquance au sein de la police.

« Chaque jour, les Ukrainiens paient le prix de la réticence de leur gouvernement à réformer la police. Étant donné que des milliers de supporters étrangers convergeront en Ukraine l’été prochain, il existe un risque qu’eux aussi ne souffrent aux mains d’une force de police qui n’a aucune notion de service public et d’obligation de rendre des comptes, a conclu John Dalhuisen.

« La création immédiate d’un organisme indépendant chargé d’enquêter sur les infractions policières ferait savoir aux agents que leurs actions peuvent donner lieu à des enquêtes et des poursuites et devrait les pousser à se conduire de leur mieux. »

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