Andorre, il faut abandonner les poursuites pour diffamation contre la militante pour avoir défendu les droits des femmes

Andorre, il faut abandonner les poursuites pour diffamation contre la militante en instance de jugement pour avoir défendu les droits des femmes

Une militante, qui risque de recevoir une amende après avoir parlé de droit à l’avortement et de droits des femmes lors d’un forum des Nations unies, doit pouvoir bénéficier d’un abandon des poursuites pour diffamation à son encontre.

En 2020, le parquet a poursuivi Vanessa Mendoza Cortes pour trois chefs d’inculpation pour diffamation à la suite d’une plainte du gouvernement d’Andorre après son intervention sur le droit à l’avortement et la situation des femmes et des filles dans le pays lors d’une réunion de spécialistes d’un Comité des Nations unies. En 2021, le ministère public a abandonné deux des chefs d’inculpation passibles de peines d’emprisonnement, mais elle encourt toujours une amende pouvant aller jusqu’à 30 000 euros et un casier judiciaire si elle est déclarée coupable. Andorre est l’un des derniers pays au monde où l’avortement est interdit en toutes circonstances.

« La plainte initiale, les poursuites, puis l’inculpation de Vanessa Mendoza Cortés après sa participation légitime à un organe de l’ONU ne sont rien d’autre qu’une tentative honteuse et délibérée de l’empêcher de faire entendre ses opinions et de la punir pour avoir parlé d’avortement et de droits des femmes », a déclaré Monica Costa, responsable du travail de campagne à Amnesty International.

« Je suis traitée comme une criminelle, mais je n’ai rien fait de mal. Je n’arrêterai jamais de me battre pour les droits des femmes et des filles en Andorre, y compris leur droit à l’avortement dans un pays où l’accès à celui-ci est totalement interdit », a déclaré Vanessa Mendoza Cortés.

Complément d’information

Vanessa Mendoza Cortés est psychologue et la présidente de l’association de défense des droits des femmes Stop Violències. En 2019, elle est intervenue sur la situation des femmes et des filles, notamment du droit à l’avortement, lors de l’examen d’Andorre mené par le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. En octobre dernier, un juge a émis un acte d’inculpation à son encontre pour des « délits contre le prestige des institutions » présumés. Aucune date n’a encore été fixée pour le procès.

Andorre et Malte sont les deux seuls pays d’Europe où l’avortement est interdit en toutes circonstances. À cause de cette interdiction, les personnes ayant besoin d’avorter sont obligées de se rendre en France ou en Espagne pour obtenir les soins auxquels elles ont droit. Celles qui ne peuvent voyager à cause du coût ou en raison de leur statut légal sont confrontées à un risque accru d’atteintes aux droits humains.

Le 16 décembre, Amnesty International participera à un événement sur les droits sexuels et reproductifs en Andorre organisé par Stop Violències. L’événement débutera à 18 h 30 (heure d’Europe centrale) Avant cet événement, à 12 h 30 (heure d’Europe centrale), une conférence de presse se tiendra à la Sala d’Actes del Centre Cultural de la Llacuna, à Andorre-la-Vieille.

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