COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Amnesty International a exhorté ce vendredi 20 mars le pape Benoît XVI à user de son influence auprès des autorités angolaises lors de sa visite dans ce pays pour faire en sorte que cessent les menaces d’expulsion forcée et que les personnes ayant fait l’objet de telles expulsions soient pleinement indemnisées.
« Le pape doit appeler les autorités angolaises à prendre des mesures pour mettre fin à la menace d’expulsion forcée et indemniser pleinement toutes les familles qui ont été affectées par de telles expulsions », a déclaré Michelle Kagari, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International.
Depuis 2001, les autorités angolaises procèdent à des expulsions forcées – expulsions réalisées sans les garanties nécessaires – dans la capitale, Luanda. Entre 2003 et 2006, des milliers de personnes ont été expulsées par la force de terrains appartenant à l’Église catholique dans les quartiers de Palanca, Sapú et Wenji Maka, dans la municipalité de Kilamba Kiaxia. Les expulsions forcées qui ont eu lieu à ces endroits ont été menées par les autorités angolaises pour permettre à l’Église catholique d’utiliser ces terrains pour ses projets.
Aucune nouvelle expulsion forcée impliquant l’Église catholique n’a été réalisée depuis 2006, mais il ne semble pas qu’un véritable engagement ait été pris de ne plus procéder à ce genre d’opération. Les familles qui vivaient dans ces zones n’ont pas été indemnisées pour les dommages occasionnés par les expulsions forcées.
« L’Église catholique et les autorités angolaises doivent fournir des voies de recours efficaces à tous ceux qui ont été touchés par les expulsions forcées, a déclaré Michelle Kagari. Le gouvernement angolais devrait par ailleurs veiller à ce que toute future expulsion se déroule dans le respect des normes internationales relatives aux droits humains. »
Amnesty International a réuni des informations sur plusieurs expulsions forcées en Angola depuis 2001.
Le gouvernement angolais a procédé à de nombreuses expulsions massives dans le cadre de projets d’aménagement urbain et de construction de logements de luxe, plongeant dans la misère des dizaines de milliers de personnes. Bien qu’il y ait eu une diminution du nombre d’expulsions forcées dans le pays depuis 2006, des milliers de personnes continuent de vivre sous la menace de telles mesures expéditives. En outre, il n’y a toujours aucune loi interdisant spécifiquement les expulsions forcées en Angola, ni de dispositions donnant aux habitants la garantie de ne pas être expulsés.
Les expulsions forcées ont également donné lieu à des arrestations et des placements en détention arbitraires, des tortures, des mauvais traitements et des actes de harcèlement contre des défenseurs des droits humains.