Arabie saoudite : 11 femmes toujours en détention après une manifestation Communiqué de presse

Un groupe de manifestantes arrêtées par les autorités saoudiennes doivent être libérées à moins qu’elles ne soient inculpées d’une infraction dûment reconnue par le droit international, a déclaré Amnesty International mardi 8 janvier.

Au moins 11 femmes se trouveraient toujours en détention dans la ville de Buraida, dans le centre de l’Arabie saoudite, ainsi qu’à Riyadh, la capitale, après avoir été appréhendées lors d’une action de protestation à Buraida samedi 5 janvier.

En tout, les forces de sécurité ont arrêté quelque 18 femmes et 10 enfants qui s’étaient rassemblés devant le siège du Tribunal des plaintes de Buraida afin de protester contre le maintien en détention de membres de leur famille dans le cadre de la lutte antiterroriste.

« Si l’on se réfère aux comptes-rendus et photos de cette manifestation, les femmes et les enfants présents s’étaient simplement rassemblés de manière pacifique, en tenant des pancartes sur lesquelles étaient affichés le nom de leur proche se trouvant en détention et la durée de son incération », a expliqué Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« On ne voit pas comment les autorités saoudiennes pourraient justifier un placement en détention si les personnes visées ont uniquement exercé leur droit à la liberté d’expression et de réunion de manière non violente. »

Près de 30 minutes après le début de cette manifestation samedi 5 janvier, les forces de sécurité ont encerclé ce groupe de femmes et d’enfants, puis les ont forcés à monter à bord de plusieurs bus qui les ont conduits en prison.

Ils ont été interrogés par des représentants du bureau des enquêtes et des poursuites judiciaires, qui leur ont dit qu’ils avaient « porté atteinte au système ».

Vers 2 heures du matin le lendemain, sept des femmes qui n’avaient jamais pris part à une manifestation auparavant ont été libérées, mais uniquement après avoir apposé leur signature et l’empreinte de leur pouce sur un document selon lequel elles s’engageaient à ne pas manifester de nouveau. Les enfants ont eux aussi été remis en liberté.

Les autres femmes se trouvent semble-t-il toujours en détention.

Trois d’entre elles seraient à la prison générale de Buraida, tandis que les huit autres – toutes âgées de moins de 30 ans – ont été transférées au foyer social de Riyadh, à environ 350 km. Une des femmes placées dans ce foyer a encore sa fille avec elle.

Dimanche 6 décembre, les forces de sécurité ont dispersé une autre manifestation, cette fois-ci devant la prison générale de Buraida, qui appelait à la libération des trois femmes qui y sont retenues.

Le lendemain, plusieurs proches des femmes envoyées au foyer social se sont rendus dans la capitale afin d’obtenir des renseignements, mais ils ont été obligés de quitter les lieux à la suite de l’intervention des forces de sécurité.

Ce foyer, qui est géré par le ministère des Affaires sociales, est un centre d’accueil s’occupant d’enfants, de jeunes femmes et de personnes âgées.

D’après son site Internet, cette structure loge, entre autres, de jeunes Saoudiennes ayant été arrêtées pour avoir « commis des actes interdits » et d’autres personnes détenues dans l’attente d’un interrogatoire ou d’un procès. Des jeunes femmes âgées de moins de 30 ans y sont placées sur l’ordre d’un juge.

Le site explique par ailleurs que des enquêtes et des procédures judiciaires se déroulent au sein même du centre car les conditions psychosociales qui y prévalent sont considérées comme convenables pour des jeunes femmes.

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