Les autorités arméniennes doivent enquêter sans délai et de manière approfondie sur l’agression dont ont été victimes deux militants arméniens, et veiller à ce que les personnes soupçonnées d’être responsables de ces agissements soient déférées à la justice.
« Les autorités arméniennes se sont engagées à ce que les militants puissent mener leurs activités sans ingérence, obstacle, discrimination ou craintes de représailles, a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale. Dans l’affaire des deux militants agressés, la seule façon d’honorer cet engagement est de faire en sorte que cette agression fasse l’objet d’une enquête impartiale et que les auteurs soient identifiés et jugés. »
Suren Saghatelian et Haykak Arshamian ont été attaqués par six hommes dans la cour d’immeuble de Haykak Arshamian le 5 septembre vers 22 heures. L’attaque a duré moins de deux minutes mais les deux hommes, qui ont reçu des coups de poing et de pied à la tête, ont dû être hospitalisés.
Suren Saghatelian a eu le nez et un doigt cassés et plusieurs ecchymoses à la tête. Il a dû être opéré immédiatement du nez. Haykak Arshamian a eu des points de suture à la joue.
Haykak Arshamian a dit à Amnesty International qu’il était convaincu qu’ils avaient été pris pour cibles en raison de leur militantisme. Il a qualifié cette agression d’« attaque contre la société civile et les médias indépendants en Arménie ».
Suren Saghatelian est membre du conseil d’administration du Centre international pour la transparence et la lutte contre la corruption (TIACC) et directeur départemental à Vision du Monde Arménie, une organisation humanitaire chrétienne qui intervient en faveur des enfants et des personnes vivant dans la pauvreté.
Haykak Arshamian est membre du TIACC et coordonnateur de projet au Club de la presse d’Erevan et au Regional Studies Centre (RSC), un groupe de réflexion basé dans la capitale arménienne.
Ni Haykak Arshamian ni Suren Saghatelian ne sont affiliés à un parti ou une organisation politique, mais ils ont tous deux participé activement au mouvement de protestation contre la décision récente du gouvernement de rejoindre l’Union eurasiatique.
Haykak Arshamian a expliqué que trois jours avant il avait commencé à poster des commentaires critiquant la décision de rejoindre l’Union. Mercredi 5 septembre, il avait également pris part à une manifestation devant le bâtiment présidentiel à Erevan. Comme la plupart des personnes qui participaient à cette manifestations étaient de jeunes militants, Haykak Arshamian pense qu’il a pu être considéré comme un organisateur et dirigeant du mouvement, ce qu’il nie.
« Les autorités sont tenues de protéger le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, a déclaré Denis Krivosheev. Seule une enquête véritable montrera qu’elles prennent au sérieux leurs obligations en matière de respect des droits humains. »
Voir aussi :
Armenia. No space for difference (index AI : EUR 54/002/2013)