À l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, Amnesty International et ses partenaires lancent une série d’expositions qui tourneront dans différentes villes du monde pendant l’été 2013.
C’est avec fierté qu’Amnesty International s’associe à des ONG d’Asie centrale pour soutenir les personnes et les familles présentées dans ces expositions, dont le lancement est prévu au Tadjikistan et au Kazakhstan le 26 juin, avant une tournée dans d’autres pays.
Ces expositions racontent le courage de différentes familles d’Asie centrale qui ont perdu un proche à cause de la torture ou d’autres mauvais traitements, de l’injustice ou d’un procès inéquitable.
Dans toute l’Asie centrale, les policiers continuent de recourir à la torture et aux mauvais traitements. Au Tadjikistan, au Kazakhstan, au Kirghizistan, au Turkménistan et en Ouzbékistan, des citoyens ordinaires continuent d’être arrêtés arbitrairement par les forces de l’ordre, détenus au secret et contraints de signer de faux aveux, en violation du droit national et international.
Les policiers utilisent souvent la torture et les mauvais traitements pour atteindre leurs objectifs en termes de résolution des crimes ou pour obtenir des pots-de-vin.
La torture et les mauvais traitements en garde à vue peuvent marquer durablement les gens, sur le plan physique comme psychologique, les envoyer en prison à l’issue de procès inéquitables, voire provoquer leur mort. Même lorsque la personne qui comparait devant eux présente des traces évidentes de torture, les juges manquent trop souvent d’indépendance ou de courage pour ordonner une enquête en cas d’allégations de torture ou d’autres mauvais traitements.
Beaucoup de familles ont fait confiance au système judiciaire local et ont saisi la justice contre ces mauvais traitements. Cependant, certaines sont harcelées par les autorités pour avoir dénoncé la situation. Elles sont aussi privées de leur soutien de famille, et les enfants sont privés de leur père. Pourtant, elles poursuivent leur combat pour que des enquêtes soient menées sur les allégations de torture, espérant qu’un jour la justice l’emportera.
Amnesty International appelle les autorités du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan à prendre de toute urgence des mesures afin de mettre un terme à l’impunité pour la torture et les autres mauvais traitements, leur demandant notamment de veiller à ce que :
• les lieux de détention soient surveillés par des experts indépendants ;
• tous les détenus soient présumés innocents jusqu’à ce que leur culpabilité ait été prouvée dans le cadre d’une procédure équitable ;
• toutes les affaires de torture ou d’autres mauvais traitements fassent l’objet dans les plus brefs délais d’une enquête impartiale et approfondie ;
• les victimes de torture puissent recevoir réparation et être indemnisées ;
• les victimes de torture et leurs familles puissent vivre sans crainte de représailles pour avoir osé dénoncer ce qu’elles avaient subi.
Vous trouverez des informations récentes sur la torture et les autres mauvais traitements en Asie centrale dans les documents suivants :
• Kazakhstan : Amnesty International, Rapport 2013. La situation des droits humains dans le monde, entrée sur le Kazakhstan ;
• Kirghizistan : Justice sera-t-elle faite un jour ? Le Kirghizistan n’a toujours pas enquêté sur les violences de juin 2010 ni leurs retombées, EUR 58/001/2013 ;
• Ouzbékistan : La communauté internationale ne parvient pas à obliger l’Ouzbékistan à respecter ses devoirs en matière de droits humains, EUR 62/003/2013 ;
• Tadjikistan : communication conjointe d’Amnesty International et de la Coalition du Tadjikistan contre la torture, Torture and other ill-treatment of people deprived of their liberty and deaths in custody, EUR 60/005/2013 ;
• Turkménistan : communication pour l’Examen périodique universel des Nations unies, Human rights violations continue as recommendations made during previous review go unheeded, EUR 61/006/2012.