Au Yémen, la répression s’accentue et les manifestants sont agressés


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

18 février 2011

Alors que les violences contre les manifestants se sont poursuivies dans le pays et que plusieurs personnes ont été blessées, Amnesty International a demandé aux autorités yéménites de cesser d’utiliser une force excessive pour maîtriser les manifestations antigouvernementales.

Au moins six Yéménites participant à ce qui semble avoir été des rassemblements pacifiques auraient été grièvement blessés dans la ville de Taizz vendredi 18 février lorsque les forces de sécurité les ont attaqués avec ce qu’un témoin a décrit comme une grenade. Des dizaines d’autres personnes auraient été blessées.

Par ailleurs, des militants ont dit à Amnesty International qu’ils avaient été encerclés par les forces de sécurité assistées d’hommes décrits comme des « casseurs » qui tiraient dans leur direction et leur donnaient des coups.

« Les autorités yéménites semblent renforcer la répression contre les manifestants et nous craignons que, si cela continue, le nombre de victimes ne fasse qu’augmenter », a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord.

« Le gouvernement du Yémen doit autoriser la population à se réunir pacifiquement et à manifester. »

Des personnes présentes à Taizz ont fait savoir à Amnesty International que des hommes en civil soupçonnés d’êtres des membres ou des collaborateurs des forces de sécurité, et qui se trouvaient dans des véhicules banalisés, avaient tiré sur des manifestants rassemblés depuis une semaine sur la place Safir au cœur de la ville.

Les forces de sécurité stationnées près de la place n’auraient rien fait pour protéger les manifestants.

Des personnes présentes à Sanaa ont indiqué à Amnesty International qu’elles avaient été encerclées et attaquées par les forces de sécurité et des « casseurs ».

« Nous essayons de nous cacher mais les forces de sécurité montrent aux casseurs où nous nous trouvons, a déclaré vendredi un manifestant à Amnesty International. Nous avons très peur, surtout parce qu’il y a des enfants avec nous. Les forces de sécurité ne nous ont autorisés à les faire sortir pour qu’ils soient à l’abri. »

Cela fait plusieurs jours que les autorités yéménites répriment les manifestations en faveur d’une réforme politique.

Jeudi, des manifestants et des journalistes avaient été agressés à différents endroits dans le pays et au moins dix personnes auraient été blessées.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit