Autoriser les exportations d’armes en Libye, c’est être complice de violations graves des droits humains.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le 17 avril dernier, Amnesty International s’adressait aux représentants syndicaux de la FGTB et de la CSC pour leur dire que la crise économique ne pouvait pas justifier la remise en question des règles prévues dans la législation wallonne et dans le cadre du Code de Conduite de l’Union européenne. En effet, les syndicats avaient manifesté leur mécontentement devant le délai de réflexion que s’imposait le ministre président de la Région wallonne pour donner son aval à un contrat d’exportation d’armes vers la Libye. A ce jour, la Région wallonne s’est prononcée favorablement pour la moitié de la commande qui concerne des armes non létales.

A l’occasion d’une rencontre avec les représentants syndicaux, la section francophone d’AI Belgium a rappelé que toutes les règles doivent être respectées.

La Région wallonne est confrontée au fait que la Libye a essuyé, l’an dernier, un refus de la Grande-Bretagne pour une commande de 130 000 fusils d’assaut. Dès lors, la Région wallonne a l’obligation de consulter l’Etat qui a refusé l’exportation et si jamais elle donnait son aval, elle doit fournir une explication à tous les Etats membres. [1]

Amnesty International demande à la Région wallonne de tenir ses engagements. La Libye reste un pays où les violations massives des droits humains sont monnaie courante [2].

La population libyenne ne peut jouir d’aucun droit politique. Les droits fondamentaux y sont constamment bafoués. Aucune instance n’est capable de contrôler si la clause de non réexportation sera respectée ou non. Or certains rapports de l’ONU font état du fait que des armes destinées à la Libye auraient été retrouvées au Soudan. Seul le marquage des armes produites par la FN pourra prouver qu’il y a eu violation de la clause de non réexportation. Mais dans ce cas, il sera trop tard. Plusieurs dizaines de milliers de civils auront payé de leur vie une décision wallonne prise quelques jours avant les élections.

 

 

[1] C’est le 26 juin que doit se tenir la réunion européenne prévue par le code de conduite européen qui exigera une procédure d’explication et de concertation pour un État qui accepterait de livrer des armes alors qu’un autre État l’a précédemment refusé. La Belgique est donc également soumise à cette obligation.

 

[2] Voir le dernier rapport annuel d’Amnesty International, cliquez ici

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