Azerbaïdjan. Amnesty International apporte son soutien aux journalistes indépendants

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Embargo

En ce lundi 29 juin 2009, les membres d’Amnesty International à travers l’Europe, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne et en Turquie, descendent dans la rue pour exprimer leur soutien aux médias indépendants en Azerbaïdjan, soumis à des pressions croissantes de la part des autorités.

Cette action, qui s’inscrit dans le cadre de la campagne de solidarité avec les journalistes indépendants et les défenseurs des droits humains en Azerbaïdjan, intervient alors que le Parlement azerbaïdjanais, le Melli-Medjlis, s’apprête à débattre le 30 juin de modifications législatives ayant trait à l’enregistrement et au financement des médias indépendants et des organisations de la société civile.

S’ils sont adoptés, ces amendements renforceront le contrôle et la surveillance des autorités sur les activités des journalistes et des défenseurs des droits humains et affaibliront leur capacité à rendre compte des violations des droits fondamentaux et à demander au gouvernement de répondre de ses actes. Ils limiteraient sans doute aussi l’entrée en Azerbaïdjan de représentants d’organisations internationales de défense des droits humains.

Selon Emin Housseïnov, responsable de l’Institut pour la liberté et la sécurité des reporters (IRFS), organisme de surveillance des médias, l’adoption de ces modifications législatives par le Parlement ouvrira la voie à la dissolution des médias indépendants et des organisations qui défendent la liberté d’expression.

« L’adoption de lois restrictives et l’interdiction des organismes de radiodiffusion étrangers comptent parmi les méthodes employées par les autorités azerbaïdjanaises pour museler les médias, a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Les journalistes indépendants sont en butte à des mesures d’intimidation ; ils sont arrêtés et incarcérés à l’issue de procès iniques. Les agressions, voire les homicides, dont sont victimes ces hommes et ces femmes ne sont pas élucidés », a poursuivi Nicola Duckworth.

« Une société privée de médias indépendants et d’organisations de la société civile est une société sans voix. Ses membres sont une proie facile pour les auteurs d’atteintes aux droits humains. »

Amnesty International a recensé divers cas illustrant l’éventail des violations commises à l’encontre des journalistes en Azerbaïdjan au cours des derniers mois (Azerbaijan : Independent journalists under siege, index AI : EUR 55/004/2009, 29 juin 2009).

« Le président Ilham Aliyev a déclaré que l’État se devait de protéger les droits de tous les journalistes. Il est grand temps que les autorités du pays joignent les actes à la parole et s’acquittent de leurs obligations internationales », a indiqué Nicola Duckworth.

Amnesty International demande en toute premier lieu au Melli-Medjlis de ne pas adopter d’amendements susceptibles dans les faits d’entraver les activités légitimes des médias et des organisations de la société civile. Le gouvernement doit aligner la législation existante et ses pratiques sur les obligations internationales qui lui incombent.

Cas

Emin Housseïnov, responsable de l’Institut pour la liberté et la sécurité des reporters (IRFS), aurait été passé à tabac par des policiers à plusieurs reprises.

Aqil Xalil, correspondant du journal Azadl ?q (Liberté), a été poignardé à la poitrine puis agressé une nouvelle fois en 2008. Bien que les autorités aient affirmé avoir identifié le responsable, Aqil Xalil et les organisations azerbaïdjanaises de défense des droits humains sont convaincus que les vrais agresseurs courent toujours.

Elmar Housseïnov, rédacteur en chef de Monitor, a été abattu en 2005. Depuis quatre ans, personne n’a été traduit en justice pour cet homicide.

Qanimat Zahid et Eynoulla Fatoullaïev sont derrière les barreaux, condamnés au terme de procès iniques pour avoir exercé pacifiquement leur travail de journalistes. Amnesty International les considère comme des prisonniers d’opinion et demande leur libération immédiate et inconditionnelle.

Les journalistes de Naxçivan, république autonome d’Azerbaïdjan située entre l’Arménie, l’Iran et la Turquie, ont également été victimes de répression pour avoir tenté de dénoncer des abus de pouvoir qu’auraient commis des représentants des autorités locales.

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