Bangladesh. Demander que l’ONU participe à la lutte contre l’impunité pour les violations de 1971 est un geste bienvenu

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI
2 avril 2008

Amnesty International s’est félicitée de ce que le conseiller aux Affaires étrangères Iftekhar Ahmed Chowdhury ait demandé la participation des Nations unies.

« Cela fait longtemps qu’une action au sujet des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et autres violations graves du droit international humanitaire et relatif aux droits humains commises au Bangladesh en 1971 est nécessaire, a déclaré Amnesty International. L’inertie face à ce problème a favorisé la persistance de l’impunité au Bangladesh. »

Lors d’une mission conduite par Irene Khan, secrétaire générale de l’organisation, Amnesty International a demandé au gouvernement intérimaire d’enclencher un processus pour mettre fin à l’impunité pour les événements de 1971 avec l’aide technique et le soutien des Nations unies, pour faire en sorte que la recherche de la vérité, la justice et l’octroi de réparations s’opèrent dans le respect des normes internationales relatives aux droits humains.

L’organisation a demandé de nouveau au gouvernement intérimaire de solliciter l’aide des Nations unies pour la création d’une commission d’enquête, première étape pour que la vérité soit établie, la justice rendue et des réparations accordées aux victimes.


Complément d’information

Dans plus de 30 pays, des commissions vérité ont été créées. Ces organismes officiels, temporaires, non judiciaires d’établissement des faits sont chargés d’enquêter sur un ensemble d’atteintes systématiques aux droits humains, dont font partie les crimes graves, et de mettre au jour la vérité. La plupart du temps, les commissions publient un rapport final contenant leurs conclusions et recommandations.

Les commissions vérité sont un phénomène mondial : entre 1974 et 2007, au moins 32 commissions vérité ont été mises en place dans 28 pays. Plus de la moitié de ces commissions ont été établies au cours des dix dernières années.

En voici plusieurs exemples :

 Afrique du Sud (Commission vérité et réconciliation, 1995)
 Allemagne (Commission d’enquête pour l’évaluation de l’histoire et des conséquences de la dictature du SED en Allemagne, 1992)
 Chili (Commission nationale pour la vérité et la réconciliation, 1990 ; Commission nationale sur l’emprisonnement politique et la torture, 2003)
 Grenade (Commission vérité et réconciliation, 2001)
 Népal (Commission d’enquête sur les personnes disparues pendant la période des panchayat, 1990)
 République démocratique du Congo (Commission vérité et réconciliation, 2003)
 Sri Lanka (Commission présidentielle d’enquête chargée d’élucider les cas de disparition forcée de personnes dans les provinces de l’Ouest, du Sud et de Sabaragamuwa, Commission présidentielle d’enquête chargée d’élucider les cas de disparition forcée de personnes dans les provinces du Centre, du Nord-Ouest, du Centre-Nord et d’Uva, Commission présidentielle d’enquête chargée d’élucider les cas de disparition forcée de personnes dans les provinces du Nord et de l’Est, 1994)
 Timor-Leste (Commission d’accueil, de recherche de la vérité et de réconciliation, 2002)
 Yougoslavie, République fédérale de (Commission vérité et réconciliation, 2001)

Amnesty International fait campagne pour que des commissions vérité soient créées et fonctionnent efficacement chaque fois que des crimes ont été commis. L’organisation demande en particulier que les commissions vérité s’appuient sur le point de vue des victimes et défendent leur droit à obtenir la vérité, la justice et des réparations complètes.

Pour plus d’informations, voir les documents suivants :

 Communiqué de presse. Bangladesh. Les droits humains sous état d’urgence depuis un an

 Memorandum to the Caretaker Government of Bangladesh and the Political Parties from Amnesty International

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