« La décision de refuser la libération sous caution de Shahidul Alam est un cruel affront pour la justice. Cet homme n’aurait jamais dû être détenu, car il n’a fait qu’exercer pacifiquement son droit à la liberté d’expression. Aujourd’hui, il est soumis à une détention prolongée, sans aucune justification valable, a déclaré Saad Hammadi, responsable de campagne pour l’Asie du Sud à Amnesty International.
« Au-delà de l’injustice que vit Shahidul Alam, l’affaire risque de ternir la réputation du Bangladesh sur la scène internationale. Le traitement déplorable réservé à ce photographe très apprécié a soulevé un tollé généralisé. Il doit être libéré immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Interpellé le 5 août par les autorités bangladaises, Shahidul Alam a été inculpé au titre de l’article 57 de la Loi relative à la technologie de l’information, en raison des propos qu’il a tenus lors d’une interview donnée à Al Jazeera English au sujet des manifestations étudiantes pour la sécurité routière et contre le recours excessif à la force par les autorités. S’il est déclaré coupable, Shahidul Alam encourt une peine minimum de sept ans d’emprisonnement.
Des organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse, des photographes, des lauréats du prix Nobel de la paix, des acteurs, des écrivains et des universitaires ont demandé sa libération.
Shahidul Alam a déclaré publiquement avoir été torturé durant sa détention et contraint de garder les mêmes vêtements que lors de son arrestation, tachés de sang lorsqu’il a été torturé mais lavés pour enlever les taches avant sa comparution devant le tribunal le 6 août.
Aucune enquête n’a été ordonnée ni menée contre les policiers concernant ces allégations et le tribunal de première instance a ordonné le 12 août que Shahidul Alam soit emprisonné, conformément à la requête de l’inspecteur chargé de l’enquête.