Communiqué de presse

Bangladesh. Rien ne saurait justifier la vague d’attaques au cocktail Molotov

Les autorités du Bangladesh doivent ouvrir des enquêtes sur les attaques au cocktail Molotov et traduire en justice dans le cadre de procès équitables les auteurs présumés de ces agissements, a déclaré Amnesty International, alors que de nouvelles attaques ont fait 20 morts dans la nuit du 4 au 5 mars.

« Rien ne saurait justifier ces attaques, qui visent à chaque fois la population. Ces agissements doivent faire l’objet d’enquêtes minutieuses et les responsables présumés doivent être amenés à rendre des comptes », a déclaré Abbas Faiz, chercheur sur le Bangladesh pour Amnesty International.

« D’un point de vue politique, le Bangladesh est sur le fil du rasoir et les violences que connaît le pays menacent d’échapper à tout contrôle. Les dirigeants des différents camps qui s’affrontent politiquement ont le devoir d’empêcher de tels agissements. Ils doivent agir de manière responsable et appeler publiquement leurs partisans à ne pas bafouer les droits humains. »

La situation des droits humains au Bangladesh s’est fortement dégradée depuis le mois de janvier, depuis que les partisans du gouvernement et ceux de l’opposition s’affrontent dans les rues de Dacca et d’autres grandes villes du pays.

En effet, on constate une multiplication des attaques au cocktail Molotov depuis le 5 janvier, date à laquelle le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), mouvement d’opposition, a instauré un blocus des transports. Plus de 50 citoyens ont péri dans l’incendie de bus et d’autres véhicules. Au moins sept personnes ont brûlé vives ; des centaines d’autres ont été grièvement brûlées. D’après les estimations, plus de 1 300 bus et autres véhicules ont été la cible d’attaques.

Dans la nuit du 4 au 5 mars, trois attaques au cocktail Molotov ont eu lieu dans les régions de Kishoreganj, Chapainawabganj et Chittagong, faisant 20 morts. Des témoins ont accusé les partisans du BNP, bien que ce parti ait démenti toute implication.

« Les dirigeants de tous les partis politiques, y compris du Parti nationaliste du Bangladesh, doivent agir de manière responsable afin d’apaiser la situation », a déclaré Abbas Faiz.

Par ailleurs, Amnesty International est préoccupée par le bilan meurtrier des opérations policières au Bangladesh. Plus de 20 personnes sont mortes ces derniers mois dans le cadre de ce que la police qualifie de violents heurts avec les forces de sécurité, mais qui seraient en fait des exécutions extrajudiciaires.

Amnesty International exhorte les autorités bangladaises à veiller à ce que ces homicides fassent l’objet d’enquêtes impartiales et à traduire en justice toute personne soupçonnée d’être impliquée dans des homicides illégaux.

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