L’organisation demande également aux autorités de fournir aux condamnés à mort une nourriture et des soins médicaux suffisants, et de veiller à ce que la législation nationale soit révisée et réformée afin que toutes les dispositions relatives à la peine capitale soient supprimées dans toutes les lois concernées, pour tous les crimes.
« L’arrêt rendu l’an dernier par la Cour constitutionnelle qui a dans les faits aboli la peine de mort pour tous les crimes au Bénin est tout à fait remarquable et progressiste. Malgré cela, la situation des 14 condamnés à mort détenus dans des conditions déplorables depuis près de deux décennies n’a pas changé, a déclaré Oluwatosin Popoola, conseiller d’Amnesty International sur la peine de mort
« Les autorités ne peuvent pas continuer de maintenir ces hommes dans le quartier des condamnés à mort alors que la Cour a aboli la peine capitale ; des mesures doivent être prises de toute urgence pour mettre fin à l’incertitude dans laquelle se trouvent ces hommes, au moyen de la commutation de leur peine de mort ».
Ces 14 hommes sont les derniers accusés à avoir été condamnés à mort au Bénin. Ils sont tous emprisonnés depuis 18 à 20 ans. Le gouvernement béninois dit qu’il ne les exécutera pas, mais il n’a pas commué leurs peines de mort. Leurs conditions de détention sont très dures car ils sont tenus à l’écart des autres prisonniers, et sont tous détenus dans une unique cellule. La dernière exécution connue au Bénin remonte à 1987.
Amnesty International s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, la culpabilité ou l’innocence ou toute autre situation du condamné, ou la méthode utilisée pour procéder à l’exécution. La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.