COMMUNIQUÉ DE PRESSE
12 février 2009
Le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, s’est engagé à lever tous les obstacles financiers aux soins obstétricaux d’urgence et à l’accès à la planification familiale dans le cadre de la stratégie de lutte nationale contre la mortalité maternelle.
Le Président Compaoré a fait part de cet engagement aujourd’hui à Ouagadougou lors d’une rencontre avec une délégation d’Amnesty International dirigée par le Secrétaire général par intérim de cette organisation, Claudio Cordone. Cette rencontre fait suite à la publication d’un rapport d’Amnesty International qui met en lumière les obstacles rencontrés par les femmes au Burkina Faso qui cherchent à bénéficier de soins de santé adéquats durant leur grossesse et leur accouchement.
« La levée des barrières financières aux soins obstétricaux d’urgence, liée à l’amélioration de la qualité des soins et à un meilleur accès à la planification familiale réduira de manière importante le nombre de décès de femmes enceintes et les complications liées à la grossesse », a déclaré Claudio Cordone. « Toute femme a droit à la vie et à la santé. Les décès maternels sont évitables et aucune femme ne devrait mourir alors qu’elle cherche à donner la vie ».
Le gouvernement du Burkina Faso a fait d’importants efforts afin d’améliorer la santé maternelle au cours de la dernière décennie et Amnesty International salue l’esprit d’ouverture et d’engagement constructifs de la part du gouvernement tout au long de son travail sur cette question. Les coûts liés à la grossesse et à l’accouchement ont été réduits de manière significative mais ils demeurent un obstacle pour beaucoup de femmes dans le pays.
Les femmes enceintes au Burkina Faso continuent de risquer leurs vies en raison de longues distances à parcourir avant de pouvoir avoir accès à des services de santé adéquats, à cause de pratiques de corruption auxquelles se livrent certains membres du personnel médical et parce que des mécanismes efficaces permettant une réelle surveillance et obligation de rendre des comptes font défaut. Ainsi, plus de 2 000 femmes enceintes continuent de mourir chaque année.
« Afin de lutter contre la mortalité maternelle, il faut, en fin de compte, combattre les diverses formes de discrimination à l’encontre des femmes qui les empêchent de prendre des décisions en matière de planification familiale et d’accès aux services de santé », a déclaré Claudio Cordone. « Amnesty International va continuer à travailler avec les organisations de la société civile, les associations médicales et les responsables gouvernementaux afin de lutter contre ces discriminations et la pauvreté qui alimente ce phénomène ».
La délégation d’Amnesty International s’est également entretenue avec la Première Dame, Chantal Compaoré, le Président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, le Premier Ministre, Tertius Zongo, le ministre de la Santé, Seydou Bouda et la Ministre de la promotion des droits humains, Salamata Sawadogo.
Au cours de ces réunions, le Secrétaire général par intérim, Claudio Cordone, a fait part aux autorités des conclusions et des recommandations d’un projet lancé il y a deux ans qui viennent d’être publiées dans le rapport intitulé, Burkina Faso : Donner la vie. Risquer la mort : la mortalité maternelle au Burkina Faso.
Ces rencontres avec les autorités ont fait suite à deux semaines de débats menés par Amnesty International dans tout le pays avec des populations locales, des professionnels de la santé et des autorités régionales. Amnesty International s’est fait l’écho auprès des autorités des témoignages des populations qui souffrent quotidiennement de la perte d’une mère, d’une épouse ou d’une sœur.
« Toutes les familles rencontrées nous ont dit que le fait de donner la vie doit être une joie mais trop souvent donner naissance est une terrible épreuve que personne ne devrait endurer », a déclaré Claudio Cordone.
Au cours d’une rencontre avec certains des bailleurs de fonds internationaux, Amnesty International leur a lancé un appel afin que ceux-ci continuent à soutenir le gouvernement du Burkina Faso en lui fournissant une assistance technique et financière adéquate, durable et à long terme afin d’assurer la disponibilité et l’accessibilité de soins obstétricaux d’urgence.
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Amnesty International a également salué l’adoption par l’Assemblée nationale du Burkina Faso d’une loi de mise en œuvre du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) et a appelé à l’abolition sans délais de la peine de mort.
Notes
• Le rapport d’Amnesty International Donner la vie, Risquer la mort peut être consulté sur le site Internet http://www.amnesty.org/fr/library/info/AFR60/001/2009
• L’action pour mettre fin à la mortalité maternelle au Burkina Faso fait partie de la campagne « Exigeons la Dignité », lancée en mai 2009. En septembre 2009, Amnesty International a lancé en Sierra Leone une campagne de lutte contre la mortalité et une caravane.
• Dans le cadre de la campagne « Exigeons la Dignité », Amnesty International appelle à mettre un terme aux violations des droits humains qui entraînent et alimentent la pauvreté.
• La campagne mobilise des personnes dans le monde entier afin qu’elles exigent des gouvernements, des entreprises et autres acteurs influents qu’ils écoutent les voix de ceux qui vivent dans la pauvreté et qu’ils reconnaissent et protègent leurs droits. Pour des informations supplémentaires, veuillez consulter le site www.amnesty.org/fr/demand-dignity