CORÉE DU SUD : Amnesty International condamne l’arrestation d’un objecteur de conscience

CORÉE DU SUD : Amnesty International condamne l’arrestation d’un objecteur de conscience

Index AI : ASA 25/001/2004
ÉFAI

Vendredi 27 février 2004

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a condamné ce jour (vendredi 27 février 2004) le
placement en détention de Lim Tae-Hoon, objecteur de conscience âgé de
vingt-huit ans.

Lim Tae-hoon a été arrêté le 26 février après avoir refusé d’accomplir son
service militaire en faisant valoir une discrimination à l’égard des
personnes homosexuelles, bisexuelles ou transsexuelles de la part des
responsables des forces armées. Il a demandé que le service civil de
remplacement soit élargi pour inclure les objecteurs de conscience gays,
bisexuels et transsexuels.

« Lim Tae-hoon est un prisonnier d’opinion parce qu’il a été arrêté pour
avoir refusé d’effectuer son service militaire en raison de ses convictions
éthiques, politiques et humanitaires », a déclaré Amnesty International.

Lim Tae-hoon a notamment protesté contre certaines questions qui sont posées
lors de l’examen médical précédant le service militaire et qui permettent
aux autorités militaires d’identifier les personnes homosexuelles,
bisexuelles ou transsexuelles. Il s’inquiète aussi du fait que les
transsexuels sont adressés à des psychiatres et ne sont pas autorisés à
accomplir le service militaire, comme si ils étaient considérés comme « 
anormaux ».

Lorsque Lim Tae-hoon a rejeté l’appel sous les drapeaux qui lui était
adressé, le tribunal pénal de Séoul a ordonné son incarcération pendant la
tenue de l’enquête policière, en application de la Loi relative au service
militaire. Lim Tae-hoon est actuellement détenu au poste de police de
Kangnam à Séoul.

En Corée du Sud, bien que la liberté de conscience soit garantie par la
Constitution, le refus de répondre à la conscription militaire ou de porter
des armes meurtrières durant l’entraînement militaire en raison de sa foi ou
de ses convictions constitue une infraction pénale. Ceux qui refusent de se
soumettre à la conscription sont jugés par des tribunaux civils et peuvent
être condamnés à des peines allant jusqu’à dix-huit mois d’emprison-nement
pour infraction à la Loi sur le service militaire. Ceux qui refusent de
participer à l’entraînement militaire après avoir répondu à la conscription
sont jugés par un tribunal pénal militaire pour mutinerie.

En Corée du Sud, la plupart des objecteurs de conscience sont des témoins de
Jéhovah. En décembre 2003, plus de 1000 objecteurs de conscience étaient en
prison en raison de leur refus de servir dans l’armée.

Amnesty International demande leur libération immédiate et inconditionnelle.

Complément d’information

Toute personne doit pouvoir refuser d’effectuer un service armé ou de
participer directement ou indirectement à une guerre ou à un conflit armé
pour des raisons de conscience ou de convictions profondes de nature
religieuse, éthique, morale, humanitaire, philosophique, politique ou pour
des motifs similaires. Si une personne est incarcérée en raison d’un tel
refus et se voit privée de la possibilité d’effectuer un service civil de
remplacement d’une durée comparable, Amnesty International considérera qu’il
s’agit d’un prisonnier d’opinion.

Amnesty International estime que tout objecteur de conscience doit pouvoir
exposer les raisons de son objection devant un organe impartial et
indépendant chargé de statuer sur sa demande. L’existence d’un tel organe
doit être établie par la loi.

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