CORÉE DU SUD : Amnesty International demande qu’une enquête approfondie soit menée sur la mort en détention de Cho Cheon-hoon

Index AI : ASA 25/009/02

Amnesty International s’est déclarée ce mercredi 6 novembre 2002 préoccupée par la mort, dans les bureaux du ministère public de Séoul, de Cho Cheon-hoon, détenu âgé de trente-deux ans.

Le bureau du procureur général a annoncé hier qu’il avait demandé l’arrestation du procureur Hong Gyeong-ryeong, pour sa responsabilité dans la mort du jeune homme, survenue lors de son interrogatoire (la victime était soupçonnée de meurtre). Selon l’Institut national d’enquête scientifique, Cho Cheon-hoon aurait été torturé à mort par des enquêteurs, dans les locaux du parquet, le 26 octobre 2002.

" Nous demandons qu’une enquête complète, approfondie et impartiale soit menée sur cette affaire et que toutes les personnes impliquées soient traduites en justice ", a indiqué Amnesty International, ajoutant que les conclusions d’une telle enquête devraient être rendues publiques dans leur intégralité.
" Les violations des droits humains telles que la torture ne peuvent être tolérées sous aucun prétexte et les auteurs de tels actes doivent tous être punis conformément à la loi ", a souligné l’organisation.

" Nous sommes fermement et inconditionnellement opposés à tout acte de violence à l’égard de personnes maintenues en détention ", a rappelé Amnesty International, en invitant la Corée du Sud à respecter les normes internationales établies par la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et par l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus.

" L’interrogatoire des suspects doit se dérouler en présence d’un avocat et un compte rendu doit toujours en être fait, de même, lorsque cela est possible, qu’un enregistrement sonore ou visuel. Les avocats des détenus doivent en outre avoir accès à ces comptes rendus et enregistrements ", a déclaré Amnesty International.
L’organisation de défense des droits humains a également prié le gouvernement sud-coréen de modifier la loi autorisant la détention sans inculpation des suspects pendant cinquante jours. Elle lui a aussi demandé d’améliorer les conditions d’emprisonnement et de les mettre en conformité avec les normes internationales relatives aux droits humains.

Complément d’information
Le groupe chargé de l’enquête a révélé que Cho Cheon-hoon avait été arrêté le mois dernier, parce qu’il était soupçonné d’être impliqué dans deux affaires de meurtre. Le jeune homme est mort le 26 octobre, après avoir été interrogé et brutalisé par plusieurs enquêteurs. L’autopsie a établi qu’il avait succombé à des coups violents et répétés.
Selon certaines informations, le procureur Hong Gyeong-ryeong était présent lors de l’interrogatoire et, selon les enquêteurs, il aurait tacitement accepté que le suspect soit passé à tabac.
À la suite de l’enquête menée sur cette affaire, le ministre de la Justice, Kim Jeong-kil, le procureur général, Lee Myung-jae, et le premier procureur du parquet de Séoul, Kim Jin-hwan, ont offert de démissionner.

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