« L’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sera ressenti comme une vive déception par les victimes des violences postélectorales en Côte d’Ivoire. Les juges ont statué que le procureur n’avait pas présenté d’éléments suffisants pour prouver le bien-fondé de l’affaire au-delà de tout doute raisonnable. La chambre a ordonné la libération immédiate des deux accusés, a déclaré Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.
« Le bureau du procureur a la possibilité de faire appel de cette décision ; les arrangements concernant la remise en liberté des accusés feront l’objet d’une audience qui doit avoir lieu devant la Cour demain (16 janvier) dans la matinée.
« Cette décision de la CPI nous rappelle que l’équité des procès et les garanties d’une procédure légale doivent être au cœur de la justice pénale internationale.
« Les victimes des violences de 2010-2011 n’ont toujours pas obtenu justice, pas plus que des réparations pour les préjudices subis. »
Complément d’information
Aujourd’hui, 15 janvier, la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) a acquitté l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé. La requête de la défense demandant l’acquittement et la libération immédiate a été déposée le 23 juillet 2018 par les avocats de Laurent Gbagbo. Le 3 août, les avocats de Charles Blé Goudé ont déposé une demande de non-lieu.