Crise des réfugiés somaliens : l’extension d’un camp au Kenya n’est qu’une première étape

Le Kenya et la communauté internationale doivent prendre d’autres mesures pour répondre aux besoins des réfugiés somaliens, a déclaré Amnesty International vendredi 15 juillet, alors que les autorités kényanes ont annoncé l’ouverture d’une extension d’un camp de réfugiés situé à Dadaab, ville du nord-est du pays.

Chaque jour, quelque 1 300 réfugiés venus de Somalie gagnent le Kenya, fuyant le conflit et la pire sécheresse qu’ait connue la région depuis 60 ans. Les autorités kényanes ont annoncé jeudi 14 juillet que le camp Ifo II, qui accueillera jusqu’à 80 000 personnes, ouvrira d’ici 10 jours.

« La décision du Kenya d’ouvrir cette extension soulagera temporairement les camps surpeuplés de Dadaab, mais elle doit être rapidement suivie d’un accord concernant l’ouverture d’un autre camp, a indiqué Benedict Goderiaux, chercheuse sur la Somalie à Amnesty International.

« De tous les pays du globe, c’est au Kenya que revient la plus grande part de responsabilité pour l’accueil des réfugiés somaliens. La communauté internationale ne doit pas se contenter d’appuyer la réponse humanitaire à la crise actuelle, elle doit aussi entreprendre d’apporter des solutions durables aux réfugiés somaliens au Kenya. »

Les nouvelles installations sont un agrandissement d’Ifo, l’un des trois camps de réfugiés que compte Dadaab.

Construits au milieu des années 1990 pour accueillir 90 000 personnes, ces camps constituent aujourd’hui la plus importante installation de réfugiés au monde, abritant près de 440 000 réfugiés. Les nouveaux arrivants, contraints de vivre sans abri, en périphérie des camps, ont difficilement accès à l’eau.

Au cours des deux dernières années, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a incité le Kenya à terminer et ouvrir l’extension du camp. Toutefois, le gouvernement kényan, qui s’était dit inquiet quant aux groupes armés somaliens susceptibles d’entrer dans le pays et de générer de l’insécurité, n’a terminé les travaux que début 2011.

Le 11 juillet, à l’issue d’une réunion avec le Haut Commissaire des Nations Unies Antonio Guterres, le Premier ministre kényan Raila Odinga a déclaré que le Kenya ne pouvait pas renvoyer les réfugiés.

Au moins 10 millions de personnes seraient touchées par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique.

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