Cuba. Le gouvernement doit s’engager à respecter les droits humains en cessant de harceler ses opposants

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a salué ce mardi 11 décembre l’annonce faite par le ministre cubain des Affaires étrangères, qui a déclaré que son pays ratifierait prochainement les principaux traités relatifs aux droits humains ; l’organisation a toutefois ajouté que cette décision ne ferait sens que si des changements intervenaient dans la politique cubaine d’intimidation et d’arrestations arbitraires d’opposants politiques.

« Le gouvernement cubain doit faire la preuve de son engagement réel à respecter les traités relatifs aux droits humains en libérant toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé une action politique pacifique et en veillant à ce que les droits fondamentaux de tous soient respectés et promus à travers tout le pays », a déclaré Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

L’annonce du gouvernement cubain a coïncidé avec une montée de la répression contre les opposants entre le 21 novembre et le 10 décembre – Journée internationale des droits de l’homme ; pendant cette période, de nombreux opposants politiques ont été arbitrairement arrêtés en raison de leur participation à des mouvements de protestation pacifiques.

Selon des informations locales, les détentions n’ont été que de courte durée et visaient à décourager les manifestations contre le gouvernement, notamment le 10 décembre, Journée internationale des droits de l’homme. Au moins trois personnes sont toujours en détention après avoir été transférées dans une prison de haute sécurité ; il s’agit de Juan Bermudez Toranzo, Manuel Perez Soria et Vladimir Alejo Miranda.

Le 21 novembre, Juan Bermudez Toranzo, vice-président de la Fondation cubaine des droits de l’homme, a été arrêté à son domicile avec quatre autres personnes alors qu’ils observaient un jeûne collectif pour réclamer la libération de prisonniers politiques à Cuba. Manuel Perez Soria a été arrêté le 27 novembre, pendant une grève de la faim entamée pour exiger du gouvernement cubain qu’il lui donne accès à une carte d’identité. Ce n’est pas la première fois qu’il est arrêté pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Le 24 avril 2007, il avait été libéré après avoir passé près de deux années en prison ; il avait été arrêté précédemment au cours d’une manifestation pacifique en souvenir des victimes du 13 mars 1994 à la Havane [Ce jour-là, un bateau rempli de personnes qui cherchaient à fuir Cuba a coulé, entraînant la mort de 35 personnes dont des enfants. Il aurait été éperonné par trois navires qui semblaient obéir à des instructions officielles].

Ces dernières détentions s’ajoutent à celles d’au moins 62 journalistes, membres de groupes politiques non officiels et opposants politiques, détenus dans des prisons à travers Cuba en raison de leurs activités politiques pacifiques – tous ont été adoptés par Amnesty International en tant que « prisonniers d’opinion ».

« Chaque fois que quelqu’un est arrêté ou emprisonné à Cuba uniquement en raison de son action en faveur des droits humains ou de ses opinions, c’est un message fort qui est envoyé à toutes les organisations de défense des droits humains pour leur dire que leur action ne sera pas tolérée », a déclaré Kerrie Howard.

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